« Nous avons recruté via un contrat Prodiat »
En difficulté pour trouver un opérateur de ligne de semis pour son site de Saint-Barthélemy-d’Anjou (49), l’entreprise Graines Voltz a fait appel à un groupement d’employeurs à l’automne 2020. Le distributeur a souscrit un contrat de professionnalisation pour l’emploi immédiat.
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Saisonnier, technique et à fort enjeu qualitatif : le métier de conducteur de ligne de semis ne s’improvise pas. « Pour être bon, il faut plusieurs années », réalise aujourd’hui Julien Renividaud. À 49 ans, ce salarié du groupement d’employeurs Forval vient de terminer sa première saison chez Graines Voltz, en tant que « semeur » : « J’ai travaillé six mois, de décembre 2020 à juin 2021, au site de production de Saint-Barthélemy-d’Anjou (49), près d’Angers. »
Dans le giron de l’entreprise alsacienne depuis 2012, cet établissement – qui emploie 31 salariés permanents – est spécialisé dans la production de jeunes plants de fleurs et de légumes issus de semis. Pour réaliser ce travail, « nous sommes équipés de quatre lignes de semis. Ces installations sont sous la responsabilité de quatre permanents et, en pleine saison, nous complétons cette équipe avec onze contrats à durée déterminée (CDD) », précise Virginie Desnous, responsable du personnel.
Un profil spécifique
L’an dernier, l’entreprise a rencontré des difficultés pour recruter cette main-d’œuvre temporaire. « Il manquait une personne mais, pour ce profil très spécifique, les canaux habituels du recrutement saisonnier (les candidatures spontanées, le bouche-à-oreille, les banderoles au bord des routes, les petites annonces dans les journaux spécialisés, dans les écoles d’horticulture…) n’ont pas abouti. Nous nous sommes donc tournés vers Forval. »
Basé à Beaufort-en-Anjou, ce groupement d’employeurs rassemble 90 entreprises adhérentes dont plusieurs, parmi lesquelles Graines Voltz, qui opèrent dans le milieu horticole. « Notre mission consiste à mutualiser les besoins de nos adhérents pour proposer aux salariés un temps complet, tout au long de l’année. Dans le cas de Graines Voltz, explique Anne-Lise Robin, sa directrice, aucun des salariés Forval n’avait d’expérience dans le métier de conducteur de ligne de semis. Mais, parmi eux, Julien Renividaud paraissait pouvoir convenir, sous réserve bien sûr de le former. »
Formé à l’hôtellerie, expérimenté en commerce et en logistique, ce dernier n’avait pas d’expérience en horticulture mais « des aptitudes et une envie ». Chez Forval depuis septembre 2020, il avait d’abord travaillé chez Cecoval, filiale de la coopérative agricole Terrena, spécialisée dans la vente d’agrofournitures pour le maraîchage et l’arboriculture.
« Pour son embauche chez Graines Voltz, nous avons proposé à l’entreprise un contrat de professionnalisation pour l’emploi immédiat (Prodiat). C’est un outil qui s’adresse aux TPE-PME. Il n’est pas très connu, et c’est bien dommage parce qu’il permet de créer un parcours de formation sur mesure et de le réaliser dans l’entreprise. Il faut également savoir que celle-ci sera rémunérée pour le temps consacré à la formation. »
Quatre rendez-vous
En pratique, embauché pour six mois avec une base de 227 heures de formation, Julien Renividaud a appris son métier au contact de ses collègues opérateurs. « Pour ce qui concerne le programme, nous l’avons établi en concertation avec l’entreprise et il a été validé par ce qu’on nomme un organisme “architecte”. En l’occurrence, c’est la chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Maine-et-Loire, qui est à la fois garante de son contenu et de son déroulement. »
Durant ce semestre, Virginie Desnous, Anne-Lise Robin et Julien Renividaud se sont rencontrés quatre fois. « Au cours du premier rendez-vous, nous avons listé – et écrit, ce qui est important pour la suite – tous les éléments constitutifs du poste et ses à-côtés », détaille Anne-Lise Robin. Après un « calage » au moment de l’embauche puis un point à mi-parcours, le dernier rendez-vous a été positionné au terme du contrat. « Cette étape permet de faire le point sur ce qui est acquis et ce qui reste à apprendre. C’est essentiel parce que l’objectif est bien, pour Forval comme pour Graines Voltz, de fidéliser les compétences acquises par le salarié. »
Une formation soutenue
À son arrivée au site de Saint-Barthélemy-d’Anjou, Julien Renividaud a commencé par accompagner un semeur expérimenté pendant deux semaines. Sur le plan technique, lui qui n’avait ni connaissances ni expérience en horticulture a appris à reconnaître les types de graines, à distinguer les différents terreaux, à utiliser la vermiculite. Au-delà, il s’est aussi familiarisé avec le fonctionnement des plannings de semis et celui des machines. « Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi précis, aussi pointu », témoigne-t-il. Enfin, il a appris à connaître l’équipe, celle des permanents mais aussi celle des saisonniers réguliers.
Passé ce temps de formation soutenue, Julien Renividaud, en 2 x 8, a pris pleinement possession de son poste. « Mais toujours avec l’idée qu’au moindre doute, à la moindre question, le reste de l’équipe était là. Dans notre métier, insiste Virginie Desnous, le semis est la première étape de la chaîne de production. S’il y a une erreur – par exemple si l’opérateur met une graine au lieu de quatre dans les premières plaques – on peut arrêter la ligne et recommencer. En revanche, si on laisse passer cette erreur, elle se répercute sur toute la chaîne de production et au final sur les commandes. Ce qui se joue au semis, c’est la satisfaction de nos clients. »
La possibilité de fidéliser des compétences
« Dans ce métier, confie Julien Renividaud, il faut être polyvalent, curieux, poser des questions et essayer de comprendre ce qui se passe le plus rapidement possible. Les journées étaient chargées mais, dès qu’on avait cinq minutes, il y avait toujours un collègue pour me dire : “Tiens, viens voir ça !” C’est finalement de cette manière qu’on se forme le mieux et cela ne prend pas nécessairement beaucoup de temps. »
Aujourd’hui, il est employé chez Forval en contrat à durée indéterminée (CDI). À temps complet, il intervient dans trois entreprises adhérentes du groupement : Graines Voltz (de janvier à mai), Interdacta (grossiste en papeterie, de juin à août) et Cecoval (de septembre à la fin de l’année).
Selon Graines Voltz, le contrat Prodiat a produit les effets escomptés. « Il nous a permis de former quelqu’un pour un poste très spécifique avec l’assurance, via le groupement d’employeurs, de fidéliser ce salarié et de le voir monter en compétences saison après saison. C’est quelque chose d’important. Dans notre métier, la gamme et les équipements évoluent constamment », pointe Virginie Desnous.
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