Avoir un comportement optimiste, une question de bon sens ?
Yves de Montbron, secrétaire de la Ligue des optimistes de France, nous invite à faire preuve d'optimisme, à la fois pour vivre mieux mais aussi pour mieux entreprendre.
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À l'occasion de son congrès annuel, en juin dernier, à Dardilly (69), la Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières (FNPHP) est sortie des sentiers battus en proposant des conférences originales, tout au moins pour notre profession. En effet, après avoir traité la veille des problématiques de la filière, les intervenants du lendemain ont réussi à remotiver les troupes en traitant de la « force de l'optimisme » et de la « relation client ». Yves de Montbron, secrétaire de la Ligue des optimistes de France, a ainsi donné le ton : « Nous sommes des surinformés des malheurs du monde. » À grand renfort de Une effroyables piochées dans les médias, il a su attiser la curiosité de l'assemblée sur ses propos.
Réagir face à une situation
CHOISIR SON ATTITUDE MENTALE
« Ce qui est important n'est pas ce qui nous arrive, mais la façon dont on perçoit ce qui nous arrive », explique le conférencier. « Dans la vie, si vous cherchez du négatif, vous en trouverez, si vous cherchez du positif, vous en trouverez. » Tout est question d'attitude mentale. Et Yves de Montbron de citer Winston Churchill : « Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l'opportunité dans chaque difficulté. » Malheureusement, l'optimiste souffre souvent d'une image déformée : celle du Candide de Voltaire - au moins au début de ses aventures - pour qui tout va bien dans le meilleur des mondes. Cet optimisme béat peut virer au fatalisme. Et cette vision caricaturale empêche chacun d'opter pour cette façon d'être. Yves de Montbron, lui, choisit l'action, qui a fort à voir avec la volonté, et qui permet de transformer les utopies d'hier en réalités d'aujourd'hui, quand le pessimisme n'induit qu'abattement, déprime et inaction. L'un est une forme de courage, le second est une forme de conformisme social. Ce qui amène le conférencier à proposer cette définition : « L'optimisme est une attitude qui conduit à appréhender les difficultés du monde d'une manière positive et active. » En ce sens, il s'agit ici d'une compétence qui se travaille (et non pas du trait de caractère ou du biais cognitif qui incite à faire confiance a priori à la vie - on ne se lève pas tous les matins en se disant qu'on va avoir un accident !).
Remplir une mission
LE RÔLE DU MANAGER
Tout manager devrait se poser cette question : « Ça fait quoi d'être en interaction avec moi ? » A-t-il un comportement positif et fédérateur ou, au contraire, irradie t-il une énergie plombante et décourageante ? « C'est la mission d'un patron d'être enthousiaste, pour soulever l'enthousiasme des autres. L'optimiste s'engage à optimiser, c'est-à-dire à obtenir le meilleur résultat possible avec une solution adaptée. »
Trois façons d'être caractérisent l'optimiste. Tout d'abord, il perçoit en priorité ce qui va bien. Tout le monde connaît l'image du verre à moitié vide ou à moitié plein... « Le réaliste, c'est celui qui affirmera - avec justesse - que le verre est deux fois trop grand », ironise le conférencier, qui reprend une citation d'Alexandre Lockhart : « L'optimiste ne refuse jamais de voir le côté négatif des choses ; il refuse simplement de s'attarder dessus. » Cet individu s'attend de préférence au meilleur. « Quoiqu'il arrive, au bout du tunnel, il y a toujours une sortie. » Enfin, il fait confiance au pouvoir de la volonté et de l'action. « L'optimisme passif équivaut à une pensée magique ! » Yves de Montbron appuie son propos de cette réplique du dialoguiste Michel Audiard : « Deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche ! », issue du film Un Taxi pour Tobrouk, sorti en 1960.
Adopter une solution
UNE COMPÉTENCE À TRAVAILLER
Yves de Montbron donne quatre conseils pour s'engager dans cette voie de l'optimisme d'action. Le premier consiste à se focaliser sur le côté positif d'une situation. « C'est faire preuve de leadership que de saisir les opportunités qui naissent dans les situations difficiles. » Une deuxième démarche repose sur le fait de se concentrer sur ses marges de manoeuvre, et de fait, d'arrêter de ruminer et de vouloir ce qu'on n'a pas. Troisième attitude à mettre en oeuvre : raisonner en mode solution. « Pour réussir, il faut beaucoup échouer. Chaque échec est une étape, il ne faut pas abandonner. » Le dernier conseil du secrétaire de la Ligue est de se préparer aux situations imprévues. « C'est en sautant sur une opportunité qu'on provoque une bifurcation, un événement remarquable qui changera peut-être le cours des choses... »
Valérie Vidril
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