Le conseil du mois « Je me suis installée malgré les préjugés »
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Aurore, 32 ans, a repris l’exploitation céréalière familiale en Bourgogne après le décès de son père. «Je me suis installée en 2016. J’avais grandi dans une ferme, mais alors je ne me voyais pas agricultrice. J’ai passé un bac littéraire en arts plastiques, un bac pro dans la mode, puis suivi une année de fac en histoire de l’art, un BTS agricole en alternance. J’ai exercé divers métiers, en agriculture ou non, dont salariée à La Poste.»
« Comme si je ne pouvais pas apprendre »
« Mais je me suis posé la question de reprendre l’exploitation, où mon père travaillait seul. J’ai passé un BPREA – je n’avais pas obtenu mon BTS – et, un an plus tard, j’ai réussi à m’installer. Un de mes oncles, en attendant, assurait la gérance.»
Aurore poursuit : «J’étais du milieu sans l’être vraiment. Des commentaires d’agriculteurs du coin me revenaient aux oreilles : “Elle ne sait pas faire, elle a peu travaillé à la ferme.” Comme si je n’étais pas en capacité d’apprendre, alors que c’est un métier comme un autre. [...] Encore actuellement, si j’échoue dans quelque chose, j’en entends parler. À mon sens, le fait que je sois une femme joue. [...] Je suis contente de m’être installée, d’être libre de ce que j’entreprends. J’assume mes choix et les risques associés, par exemple si je décide de faire l’impasse sur un traitement phytosanitaire. Je gère mon temps ainsi que mes horaires, et les journées ne se ressemblent pas. »
Propos recueillis par Marion Coisne sur www.lafranceagricole.frPour accéder à l'ensembles nos offres :