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Sécurité : des actions préventives sur mesure

Des programmes d'entraînement spéciaux ont été conçus pour le centre horticole de production de Lausanne par Majda Scharl, entraîneur diplômée de sport d'élite. Ci-dessus, le « Réveil musculaire » en six étapes.

Au-delà des journées de formation continue à titre individuel, la prévention des risques se raisonne et se pratique de façon collective. En faisant appel, par exemple, à un conseiller extérieur.

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« Pour prévenir les chutes, notamment lors des travaux en hauteur et en accès difficile, il faut étudier les conditions spécifiques à chaque situation. Nous intervenons en particulier dans le BTP ou l'industrie. Chaque approche nécessite une étape d'analyse ou d'audit avant la formation », explique Nicolas Paget, responsable du centre de formation d'IP Sécurité à La Guyonnière (85). Sa spécialité : le conseil et la formation continue pour la protection des personnes qui travaillent en hauteur. En productions horticoles, il y a, par exemple, le cas du blanchissage sur chéneaux...

Un coach sportif et une école

En 2012, il a été sollicité par le service de prévention de la MSA des Pays de la Loire pour étudier les problématiques autour et dans les serres horticoles. Il a fallu détailler les options et possibilités de rails de sécurité, de chariots coulissants, puis effectuer des tests de résistance de systèmes d'ancrage. La démarche a abouti à l'édition, en janvier 2013, d'un guide : Travaux en hauteur en serres et tunnels. Mais le travail ne s'est pas arrêté au constat ou au projet d'équipement. « Il n'y a pas encore eu d'installations en situation réelle, mais il existe des solutions », poursuit Nicolas Paget. « Lors de formations (théoriques et pratiques), nous pouvons apprendre à choisir et à utiliser les cordes et les harnais, qui doivent laisser libres les mouvements, tout en prenant en compte les normes, notamment pour les ancrages. Nous abordons aussi l'évaluation globale des risques, en particulier pour mettre à jour le Document unique. » Alexis Chatenay, coach sportif, préparateur physique et naturopathe indépendant à Angers (49), propose des formations aux échauffements légers avant un début de journée ou de chantier. Sollicité par le CFPPA Le Fresne, à Angers, il sensibilise des groupes d'adultes (salariés) en formation en CS (certificat de spécialisation) « Taille et soins des arbres ». « Comme pour les sportifs, il faut penser échauffements, mais aussi nutrition et bonne hydratation, gestion du stress et hygiène de vie en dehors du travail », affirme-t-il. Les participants peuvent ensuite devenir des référents « coach échauffement » auprès de leurs collègues et suivre une formation spécifique.

Le site de production de Lausanne, en Suisse, pratique depuis 2013 des échauffements avant le travail. Raymond Favrat, le chef horticulteur du service des parcs et domaines (l'équivalent de nos services espaces verts), propose à la cinquantaine d'employés des exercices de réveil musculaire. Le service s'est fait aider, au départ, par Majda Scharl. Entraîneur diplômée de sport d'élite et enseignante aux sports universitaires à Lausanne (Centre sport et santé de l'UNIL-EPFL), elle leur a conçu des programmes d'entraînement spéciaux adaptés à leurs activités, avec des fiches illustrées. Ces dernières sont affichées au sein du service et renouvelées de temps en temps. Entre autres, les exercices portent sur les articulations, la mobilité des bras et des jambes, les étirements, la souplesse du dos... Majda Scharl revient voir les équipes environ une fois par an. « Ces échauffements sont facultatifs, mais à 90 %, les personnels en ont compris l'intérêt et y participent », relate Raymond Favrat. Le réveil musculaire démarre à 6 h 45 (7 h 15 en hiver) et dure 7 minutes en moyenne. Il n'y a pas d'exercices en fin de journée. À tour de rôle, l'un des personnels devient le chef d'équipe de ces mouvements.

Odile Maillard

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