Florian reprend l’entreprise qui l’a passionné

Pour Florian Dominicy, la reprise de Fuchsia-Delhommeau, à La Planche, en Loire-Atlantique, est l’aboutissement d’un projet d’installation longuement mûri. C’est aussi une histoire de coup de foudre entre passionnés de plantes, avec Marcel Delhommeau, créateur de l’entreprise, et son fils, Michaël, connus et reconnus notamment pour leurs créations et leur collection de fuchsias. Le passage de relais se fera finalement très vite, en un an et demi, entre Florian et Michaël.

Une voie toute tracée

Florian Dominicy réalise un rêve d’enfant… Le jeune garçon sillonnait les fêtes des plantes avec sa mère et, dès ses 7 ans, collectionnait les fuch­sias qu’ils achetaient déjà auprès de Marcel Del­hommeau. L’obtenteur et producteur lui transmet sa passion, lui raconte les histoires cachées derrière chaque plant.

Dans ses centres d’intérêt viendront ensuite bien d’autres végétaux dont les iris, les sauges et toutes les curiosités botaniques que Florian découvre et collectionne au fil de ses voyages et de ses études.

Il effectue de nombreux stages en production, aussi bien en pépinière qu’en horticulture.

Après un bac pro en productions horticoles à Nantes (44), il intègre l’École supérieure d’agricultures (ESA) d’Angers (49) en 2017 au cours de son BTS productions horticoles en alternance. C’est alors que Marcel Delhommeau lui propose déjà de s’associer pour les parties vente et production, une fois son diplôme obtenu. En juin 2019, c’est chose faite, après un apprentissage chez Pépinière Lepage, aux Ponts-de-Cé (49). Le même été, il effectue un stage à la célèbre école de Kew Gardens, en Angleterre, puis intègre l’entreprise en septembre 2019, comme salarié. L’aventure peut donc commencer.

En 2020, Michaël Delhommeau arrête la production de gros et refond le site Web. Dans le même temps, Florian Dominicy continue sa préparation à la reprise de la société.

Il suit la formation obligatoire à l’installation, en gestion, avec la chambre d’agriculture de Nantes, élabore le business plan et accomplit les diverses formalités administratives et juridiques, alors ralenties par la crise sanitaire de la Covid-19.

Depuis le 1^er mars 2021, Florian prend en mains la production, la gestion et la vente. Il loue les serres­ et a repris l’outil de travail. Michaël Del­hommeau, avec le statut d’exploitant associé, poursuit le développement du site Internet et de la communication sur les réseaux sociaux.

Toute l’année 2021 a donc été consacrée aux réflexions stratégiques du nouveau duo de dirigeants. Ainsi, la gamme déjà variée de fuchsias, pélargoniums, plantes vivaces et plants potagers s’est enrichie de sujets plus gros, en trois litres, de plantes aromatiques et de curiosités dénichées par Florian…

De belles perspectives de ventes

Florian, bien entendu, assure les ventes durant les fêtes des plantes : « Je pensais avoir davantage la passion du végétal que celle de la vente, mais non, j’adore les clients ! » s’exclamait-il à l’édition de printemps de Saint-Jean-de-Beauregard, au moment de recevoir un prix (lire l’encadré).

La création variétale et la vente au détail en ligne restent des axes majeurs de développement afin de conserver la collection de fuchsias, d’apporter des nouveautés, de satisfaire les clients fidèles et de conquérir les plus novices.

Tous les objectifs devraient être réalisés malgré le renchérissement des coûts de l’énergie. Afin de faire face au prix du gaz, une seule serre est chauffée au lieu de deux et le repiquage des plantes a été retardé.

Il faudra également trouver des solutions aux problèmes d’approvisionnement en intrants. Cependant­, Florian Dominicy est confiant : le chiffre­ d’affaires augmente et la fréquentation du site est en progression, avec des commandes en hausse de 30 % en deux ans.

Le développement à l’international est aussi dans les cartons car, malgré le Brexit, un marché non négligeable existe ailleurs en Europe pour la création variétale en fuchsias. D’ailleurs, Marcel Del­hommeau, l’obtenteur de la maison, est toujours là pour prodiguer ses conseils.

Alors, l’entreprise avance. Un poste en CDI en production a été créé en janvier dernier.

Une nouvelle serre de vente directe est opérationnelle depuis ce printemps, tandis que la charte graphique, repensée, a été conçue pour donner un coup de jeune à la communication.

Enfin, l’entreprise participe au Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire (41) avec la réalisation d’un jardin d’une surface de plus de 75 m² sur la parcelle numéro 4, qui est intitulé « Le banquet ».

La crise de la Covid-19 a remis en question les façons de travailler et de communiquer du jeune producteur, qui, ayant investi plus vite que prévu, reste optimiste : « Il faut être actif et le plus autonome possible à tous les niveaux pour ne pas dépendre des organisations extérieures », constate Florian Dominicy.

Isabelle Cordier