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The Land, un écosystème au service des territoires

Implanté en Bretagne, le groupe Antoine de Saint-Exupéry se déploie notamment dans trois lycées agricoles. Il s’appuie désormais sur une nouvelle identité en phase avec son approche innovante associant formation, développement économique et insertion professionnelle.

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Le 8 octobre 2020, le groupe d’enseignement privé Antoine de Saint-Exupéry dévoilait sa nouvelle identité, The Land, en référence à son ancrage rural et au nom du site historique du lycée agricole de Rennes (35), installé au lieu-dit La Lande du Breil. « Notre démarche est née d’une volonté de requestionner le rôle d’un établissement agricole dans le contexte environnemental et sociétal actuel et de construire un véritable écosystème dans lequel les projets se nourrissent les uns les autres, au service des territoires ruraux, de celles et ceux qui y habitent et les font vivre­ », explique Jean-Marc Esnault, directeur général du groupe.

Les lycées agricoles, moteurs du changement de paradigme

Au moment de leur création, dans l’après-guerre, la vocation des lycées agricoles était de former des jeunes afin de nourrir le pays, dans une approche productiviste. Aujourd’hui, la donne a changé et la crise sanitaire n’a fait qu’accélérer la tendance. Inscrits dans la transition écologique, ils doivent aussi répondre à la volonté croissante d’une partie de la population de reconquérir les territoires ruraux abandonnés ces dernières décennies au profit des métropoles. Il s’agit pour les personnes engagées dans cette démarche de répondre aux défis environnementaux de demain, mais aussi de gagner en qualité de vie, en disposant localement de ressources alimentaires, d’activités économiques, culturelles et so­ciales.

« Les lycées agricoles doivent être moteurs de ce changement de paradigme. Proposer non seulement des formations dans le secteur de la production et du paysage, mais aussi dans tous les domaines qui font vivre ces territoires, pour des fonctions techniques et pour de futurs dirigeants, procède de cette volonté. Cela permet de développer une approche globale cohérente et adaptée aux spécificités de ce monde rural en pleine mutation », estime-t-il.

Développer la filière houblon, la biostimulation…

Ainsi The Land s’appuie sur sept écoles d’enseignement supérieur et trois lycées agricoles comportant des centres de formation continue et des unités de formation par apprentissage, une animalerie, un centre technique d’expérimentation alimentaire, un pôle culturel, un tiers-lieu*, deux incubateurs et une unité de production maraîchère et horticole. Cette dernière est installée au site de Rennes, dans un parc paysager de 3,6 ha dessiné par les frères Bühler dans les années 1860, labellisé EcoJardin depuis peu.

« Nous disposons d’une serre de production horticole de 1 200 m2, de tunnels, d’une pépinière, d’un atelier de travaux pratiques et d’un espace de vente. Ces équipements nous aident à remplir nos missions habituelles (appui à la formation, production et vente, expérimentations) mais aussi à participer à des projets innovants dans l’esprit de The Land », précise David Jousselin, responsable de l’exploitation. Il s’investit notammentdans le développement de la filière houblon biologique du Grand Ouest, en travaillant sur les itinéraires­ techniques afin d’optimiser les ren­dements et en installant une houblonnière de 4 000 m2 sur site. Un travail mené en collaboration avec les régions Bretagne, Pays de la Loire, Normandie, l’entreprise Koppert et la société bretonne­ Bio3G. Celle-ci a mis en œuvre depuis plusieurs années, avec l’exploitation horticole, des expérimentations de fertilisation et de biostimulation de cultures hors sol.

Promouvoir les PPAM, aider des porteurs de projets

Autre projet innovant : l’accompagnement de la filière petits fruits et PPAM (plantes à parfum, aromatiques et médicinales) pour fabriquer des tisanes ou évaluer des techniques alternatives de production avec des huiles essentielles ou des associations de plantes. Enfin, l’exploitation horticole contribue à l’accompagnement de certains porteurs de projets de l’incubateur EnZHyme. Dernière-née de cet écosystème au service des territoires, l’association est installée depuis un an au tiers-lieu* Le Manoir, au site de Rennes. « L’objectif est de conseiller des créateurs d’entreprises du territoire breton, soucieux de l’impact environnemental, social et sociétal de leurs activités. Réso’Forces en est un bel exemple », assure Anaïs Gueguen, cheffe de projet (lire l’encadré ci-contre).

Yaël Haddad

*Espace de travail partagé et collaboratif.

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