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Elle observe les équilibres biologiques

Cécile Plantive développe son entreprise de formation et d’accompagnement en matière d’agricultures liées au vivant, du maraîchage à l’ornemental.

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Durant ses années de fac ainsi qu’à l’école d’ingénieur, Cécile Plantive avait apprécié la botanique, les équilibres autour du vivant, la protection biologique, grâce à son enseignante, Elizabeth Rat-Morris, de même que l’entomologie… « Mon stage de fin d’études, basé sur une enquête terrain, s’est déroulé chez le fournisseur d’auxiliaires Koppert, où j’ai ensuite été embauchée. La PBI débutait en horticulture ornementale. J’allais à la rencontre des horticulteurs, relever leurs besoins, leurs freins, leurs inquiétudes, leurs motivations... Déjà les discussions, les facteurs humains m’ont captivée. »

Pendant près de vingt ans chez Koppert France, quasiment toujours dans le grand Ouest, Cécile Plantive a assuré les rôles – souvent en même temps – de conseillère technique, de responsable de communication et de formatrice en biocontrôle. Trois compétences complémentaires qui se retrouvent dans son nouveau projet.

« Dans l’activité de formation, j’aime en particulier les temps consacrés aux échanges, ces arrêts pour observer et comprendre la mise en œuvre des diverses stratégies de biosolutions, pour initier le vrai goût de l’observation. C’est très enrichissant de motiver les personnels au sein des entreprises de maraîchage, en horticulture, en espaces verts. Pour moi, la réussite de la protection biologique du végétal est proportionnelle à la qualité et à la fluidité de la communication entre tous les acteurs. C’est un défi qui se remporte en collectif. Il passe par une réelle compréhension et ouverture au vivant qui entoure la plante. »

Tous ces constats et convictions, elle avait envie de les partager à de multiples publics, dans l’accompagnement et la pédagogie. « Je me suis re­mise dans la posture des adultes qui se forment. Fréquenter des candidats à la reconversion, souvent d’âges très variés, était important avant de construire mon projet. »

Une SIL, un dispositif Visa métiers, du portage salarial...

Elle s’est alors d’abord engagée dans une SIL (spécialité d’initiative locale) assurée par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire (EFEA), soutenue par le conseil régional via le dispositif Visa métiers. « C’est l’agriculture urbaine et périur­baine qui m’a attirée, intriguée. Elle monte en puissance. Elle invite à beaucoup de liens sociaux et solidaires. Elle requestionne nos pratiques agricoles. J’ai apprécié de poser un regard neuf sur la protection du végétal. »

Depuis ce printemps, Cécile a avancé. « Je suis accompagnée par la CCI de Nantes-Saint-Nazaire pour mon parcours d’entrepreneure-création d’entreprise. Un coaching aide à bien concevoir son activité. Et j’ai choisi Cadres en mission, organisme de portage salarial. Un système souple, sécurisant pour les aspects administratifs mais également riche en contacts et rencontres d’entrepreneurs. Cadres en mission est lui-même organisme de formation certifié Qualiopi (certification renforcée) , je peux alors me concentrer sur ce qui est un vrai plaisir : la création de mes ateliers et de parcours d’accompagnement en fonction des besoins que j’ai identifiés. Je propose des prestations depuis février. »

« Motivation du collectif »

Son angle de travail est de diversifier au maximum ses suivis : « J’ai choisi d’aller vers la formation pour être plus en lien avec des approches différentes­ et ainsi continuer d’apprendre pour transmettre, confesse-t-elle. Je ne me cantonne pas à la tech­nique,j’y associe la communication interne et l’hu­main. Travailler sous la gouverne du vivant, c’est majeur, c’est passionnant et, selon moi, cela con­cerne aussi bien les macro­fermes historiquement très engagées dans la PBI que les micro­fermes maraîchères AB ou les es­paces verts. Je fais aussi de l’accompagnement pédagogique, de l’analyse et un conseil cocons­truit avec les équipes de terrain. Cette approche nécessite du temps, un engagement des entre­prises, une présence récurrente, du travail en petits groupes, en veillant à l’intégration du plus grand nombre, en levant certaines barrières, comme celle de la langue­. Ce temps participe à la motivation du collectif­. »

« Acquérir le vrai sens de l’observation prémunit de beaucoup de problèmes, estime-t-elle. Avoir l’œil est la meilleure des protections et redonne de l’intérêt au travail. Il faut y penser en période de perte des vocations ou de déficit de ressources humaines. Pour moi, produire c’est protéger. Et la formation est un puissant moteur d’action collective. On a tant de choses à comprendre et à découvrir encore dans ce registre. »

Odile Maillard

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