Médiatrice nature et biodiversité

Pauline Imbert-Renon a créé sa so­ciété, Conseils et jardin, en octobre 2020 à Pommiers (69). Après onze ans d’expérience au sein de l’entreprise familiale, Pépi­nières Imbert, aux Chères (69), vendue en 2019. « Le confinement m’avait aidée à réfléchir sur mon envie de changement dans mes projets professionnels, avec le souhait d’avoir une action différente au sein du monde du végétal. Partager mes connaissances, tout en agissant sur l’environnement. J’ai décidé de me tourner vers le conseil spécialisé dans la plantation “intelligente”. En plus de “la bonne plante au bon endroit”, je pré­conise de “planter différent”, par l’application de bonnes pra­tiques liées à l’environnement, favorables à la biodiversité, répondant aux problématiques liées à l’urbanisme. »

Pauline a donc ciblé pour son activité trois types de profil, trois activités en parallèle, chacune évoluant au gré du contexte économique et sanitaire.

Depuis la maternelle jusqu’au collège, les établissements scolaires sont intéressés par des projets pédagogiques, pour l’instant uniquement dans le privé. « Je crée et monte sur mesure des concepts en fonction des attentes. Par exemple, végétaliser la cour de récréation d’une école mater­nelle et primaire. Chaque niveau scolaire est mis à contribution dans les plantations (lire l’encadré). Je suis passée dans chaque classe afin de présenter­, au moyen d’affiches et de supports pédagogiques, le projet, le thème et la palette végétale. J’ai expliqué en détails l’importance de la biodiversité pour l’environnement. Je suis très bien accueillie et les enfants sont ravis de participer. Pour ce qui a pu être commencé, les premiers retours sont plus que satisfaisants et nous espérons pouvoir planter en novembre. Au-delà d’une sensibilisation à la plantation intelligente dans leur cour, les élèves découvrent par exemple la création d’un hôtel à insectes. C’est capital de commencer très tôt l’initiation à la compréhension de la nature : dans le point de vente de notre pépinière, j’avais pu constater que bon nombre de clients méconnaissaient ne serait-ce que les rôles et utilités des simples guêpes et abeilles.

Des partenariats multiples

« Durant cette belle année “à la sauce Covid”, fort heureusement, j’ai pu développer d’autres acti­vités en paysage et végétal ! Je suis en mesure de proposer un service personnalisé de préconisations, voire d’achat spécialisé en végétaux d’or­nement, aux architectes et concepteurs paysa­gistes. Ce n’est pas une plateforme de négoce ni de cour­tage. Je cherche pour eux des solutions innovantes. J’apporte du conseil si besoin, je peux participer au projet de création. Mon réseau de pépinières est européen et mes clients sont dans toute la France. Pour les particuliers, localement, depuis le printemps, je fais du coaching jardin à domicile. Je crée aussi des animations événementielles et des ateliers. »

« Même si je suis beaucoup en télétravail, j’adore travailler en équipe, avoue-t-elle. Alors je m’entoure d’un réseau de compétences très variées : une assistante commerciale en freelance. Je loue des espaces de stockage de plantes et des camions pour la logistique à quatre associés, dont l’un qui a une activité de paysagiste pour qui je trouve des végétaux… Depuis le début, j’anime une page Instagram. Une autre personne en freelance m’aide pour développer un blog axé sur le conseil ainsi que ma page LinkedIn... »

Il ne serait pas exact de parler de nouveau métier, mais Pauline, comme bon nombre de jeunes entrepreneurs de sa génération, mise sur la poly­acti­vité et les partenariats multiples. En fait, elle pratique dans l’esprit d’une start-up, utilisant le réseautage, très souple, réactive, basée sur la confiance réciproque, les échanges de services et l’entraide « gagnant-gagnant ». Tout en s’adaptant sans cesse au contexte, au fil de « belles rencontres ». « C’est ma façon à moi de perpétuer l’héritage familial autour des végétaux de pépinière », conclut la jeune entrepreneuse.