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À Angers Congrès de la  FNSEA : une filière horticole bien présente et un ministre attentif

Sur les molécules phytosanitaires interdites, le ministre Marc Fesneau a annoncé un examen, filière par filière, des impasses et des alternatives présentes relevant du biocontrôle ou d’autres phytos… à organiser pour septembre 2023 au plus tard, en concertation avec d’autres acteurs.

Fin mars, au centre des congrès d'Angers, le syndicat agricole accueillait en vedette Christiane Lambert, sa présidente sortante, et Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. L’horticulture angevine, et française en général, avait su y trouver sa place.

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Le congrès 2023 de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) se tenait du 28 au 30 mars 2023 en Maine-et-Loire sur les terres de la présidente sortante, Christiane Lambert, mais aussi dans le premier département producteur horticole de France.
Décoration végétale et animation, clin d’œil appuyé dans la vidéo de présentation du Maine-et-Loire agricole "ET" horticole, références à la tribune ont séduit les 1 200 congressistes. La filière d’ornement a bénéficié à Angers (49) de l’implication forte d’une des quatre chevilles ouvrières locales de l’organisation du congrès. Antoine Pigot, ancien président syndical de l’UHA 49, avait fait appel à ses collègues et à l’enseignement spécialisé pour végétaliser le centre des congrès.

Jouer davantage collectif

La souveraineté alimentaire et l’ombre de Sainte-Soline (les débordements pour ou contre les bassines du week-end précédent) pesaient sur le congrès. Mais les victoires récentes de la FNSEA, ses revendications actuelles et ses combats futurs pour l’énergie, le climat, l’environnement, la transmission des exploitations sont transversales aux filières.

Sur la lutte contre les distorsions de concurrence en raison de l’interdiction de certains phytos en France, l’exemple cité a été celui de molécules pénalisant les leaders nationaux des bulbes à fleurs établis en Anjou.

Le rapport d’orientation triennal de 2023 prône d’agir plutôt que de subir. Il a été largement commenté durant une matinée de table ronde conclue par Erik Orsenna, au franc-parler très apprécié. Un mot d’ordre : jouer encore plus collectif sur les enjeux à la fois techniques et sociétaux.

Nouvelles responsabilités  

Christiane Lambert a été saluée par plusieurs standing ovations pour son long parcours syndical entamé en 1994 avec son premier mandat de présidente du CNJA (aujourd’hui Jeunes Agriculteurs). Elle a choisi de ne pas se représenter à la tête de la FNSEA pour se consacrer à sa vie familiale et d’exploitante. Toutefois, elle continuera à exercer sa pugnacité jusqu’en septembre 2024 au niveau européen, pour terminer son second mandat de présidente du Copa-Cogeca, le comité des organisations professionnelles et des coopératives agricoles.

Le candidat unique à sa succession, Arnaud Rousseau, devrait lui succéder.

Verdir, le syndicat de branche (horticulture), est représenté dans le conseil des associations spécialisées par Gabriel Tricoire, codirigeant de La Choletaise horticulture (49), avec Francis Coudène, président d’Astredhor comme suppléant.

Un ministre attentif

Les congressistes ont apprécié le choix de Marc Fesneau d’être présent à Angers plutôt qu’auprès du président Macron pour ses annonces sur l’eau. Il a martelé que le projet de Sainte-Soline se ferait « car il doit se faire. Depuis la nuit des temps, on capte de l’eau ». Il a ensuite longuement répondu point par point au discours de Christiane Lambert.

Sur la transition écologique, il apprécie les jeunes producteurs non issus du milieu agricole, « une chance car on a besoin d’idées neuves ».

Sur les molécules phytosanitaires interdites, il annonce un examen, filière par filière, des impasses et des alternatives présentes relevant du biocontrôle ou d’autres phytos à organiser pour septembre 2023 au plus tard, en concertation avec l’Inrae, les instituts techniques et les structures de filière, et bien sûr avec l’Anses. Est-ce vraiment une bonne chose que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail se soit vu confier, depuis juillet 2015, l’homologation des produits phytopharmaceutiques, des matières fertilisantes et des supports de culture ? Auparavant, les autorisations étaient du ressort du ministère en charge de l’Agriculture...  « Il faut se baser sur la science mais l’Anses n’a pas vocation à décider de tout, assène le ministre. La France ne doit pas être dans des réglementations distordantes mais plutôt aligner ses exigences sur celle de ses concurrents. »

Espérons, tout comme Erik Orsenna alertait, que « la FNSEA ne soit pas l’association des céréaliers. Il faut qu’il y ait aussi une classe moyenne en agriculture ».

Christiane Lambert a toujours été attentive aux spécificités de la filière horticole, prêtant par exemple une oreille aux rosiéristes de Doué-la-Fontaine (49) confrontés à l’interdiction d‘employer des saisonniers greffeurs britanniques à cause du Brexit !

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