Après les olympiades sportives à Paris, la périphérie de Lyon a pris le passage de témoin pour l’équivalent des olympiades professionnelles, elles aussi mondiales. Avec 250 000 visiteurs, Eurexpo Lyon, à Chassieu (69), a notamment attiré d’innombrables scolaires et étudiants, leurs enseignants et leurs familles, pour découvrir 59 métiers.
Dans les filières du végétal, un tandem de jardiniers-paysagistes et une fleuriste ont représenté la France (voir Le Lien horticole n° 1138, page 13).
L’excellence pour les paysagistes
Julian Chenot et Thomas Costa – l'équipe nationale de jardiniers-paysagistes – ont fini leur scène paysagée dans les temps. Ils ont manipulé ou brassé plusieurs tonnes de matériaux. Ils devaient respecter des règles de sécurité. Leur travail était visuellement soigné. Ils ont tenu sous la pression du chronomètre, du bruit environnant, des cris des familles, élèves, enseignants de leur école, fans et supporters du monde du paysage. D'autant plus méritants que la compétition est très exigeante : chaque équipe réalise le même jardin avec une marge d’erreur de l'épaisseur d'une pièce de 2 euros. La créativité reste toutefois limitée aux phases de végétalisation… Or, cette année, la palette des plantes était restreinte et presque exclusivement en vert et blanc. Il était donc difficile de départager les candidats visuellement avant le passage des vingt jurés internationaux. Une apothéose au bout de deux ans de finales régionale et nationale, d'innombrables heures d'entraînement, en partie à l’école de Roville-aux-Chênes (88) dont ils sont issus, qui leur a dédié un espace et des facilités particulières, ainsi qu’au centre d’excellence (centre pilote national pour les entraînements) du lycée Angers-Le Fresne, à Sainte-Gemmes-sur-Loire (49).
Dix-huit pays – la Finlande ayant abandonné le second jour – se défiaient à leurs côtés durant trois jours et demi.
Au final, le podium du métier de jardinier-paysagiste a récompensé :
- or : Reto Sali et Samuel Binder (Suisse) ;
- argent : Masaya Tago et Kengo Fukumoto (Japon) ;
- bronze ex-aequo : Stefan Breienberger et Tobias Mutschlechner (Sud Tyrol, Italie) ;
- bronze ex-aequo : Zhiguang Yan et Huatao Li (Chine).
Julian Chenot et Thomas Costa, à la septième place, ont reçu un prix d’excellence.
Autriche, « Taipei chinois » et Corée du Sud pour l’art floral
En art floral, des épreuves différentes se sont enchaînées et ont laissé une très grande part à la créativité. Malheureusement, Sarah Boune, la candidate française, n’a pas réussi à atteindre le podium, qui revient à :
- or : Manuel Bender (Autriche) ;
- argent : I-Huang Lin (« Taipei chinois », délégation chinoise de Taïwan) ;
- bronze : Seungwoo Han (Corée du Sud).
Les européennes, en 2025
Dans les palmarès globaux, la Chine, le Japon, la Corée du Sud font partie des pays les plus titrés. La France, terre d’accueil, a obtenu la troisième place des nations... en comptabilisant les médailles d’excellence.
Julian et Thomas laissent maintenant le tandem Quentin Gaboriau et Benjamin Bourreau, arrivés seconds aux finales nationales, se préparer pour la finale européenne, à Herning, au Danemark, du 8 au 14 septembre 2025. Quand aux mondiales suivantes, les 48es WorldSkills, elles emmèneront les candidats en 2026 à Shanghaï (Chine).
Au-delà de la compétition pure, ces épreuves peuvent susciter des vocations pour les métiers de la filière. Le Lien horticole reviendra sur les actions de sensibilisation, par l'interprofession Valhor, par chaque pôle métier dans son espace, par la Métropole et des partenaires sur la place Bellecour au cœur de Lyon.
À ce niveau mondial, il n’y avait pas de matériel d’espaces verts dans les épreuves pour les métiers de la maintenance, seulement en agricole et BTP.
Au total et au final, 1 400 compétiteurs d’environ 70 pays et territoires ont concouru du 10 au 15 septembre à Eurexpo Lyon, sous l’œil expert de 740 jurés.
Retour sur un entraînement avant les mondiales à Lyon.