Sciences participatives Effet du climat sur les interactions entre arbres et insectes
Dans un projet nommé « Gardiens des chênes », des chercheurs de l’Inrae ont analysé les dégâts causés par des insectes sur des chênes à travers toute l’Europe afin de comprendre le rôle du climat dans cette prédation.
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Pendant deux ans, 112 partenaires de dix-sept pays européens – de l’Espagne à la Finlande – ont récolté des données pour mesurer les dégâts causés par les insectes herbivores sur le chêne pédonculé (Quercus robur).
« Ils ont également cherché à comprendre si le climat modifiait la capacité des arbres à se défendre contre les attaques d’insectes, soit directement en produisant eux-mêmes des défenses chimiques, soit avec l’aide des oiseaux insectivores », explique l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) dans un communiqué. Leurs résultats ont été publiés le 15 février dernier dans la revue Global Ecology and Biogeography*.
Le climat n’a pas toujours une influence
Il en ressort, notamment, que les dommages aux feuilles, les défenses chimiques des plantes et les taux d’attaque des oiseaux n’ont pas été influencés par les facteurs climatiques. Et les chercheurs n’ont pas mis en évidence de signal fort dans ce domaine sur les dégâts causés par les insectes herbivores de façon systématique, seules certaines espèces seraient influencées. Pour les scientifiques, cela remet en question l’idée selon laquelle la géographie pourrait être utilisée comme « laboratoire » naturel pour étudier l’effet du climat sur le fonctionnement des écosystèmes.
Une hypothèse classique en écologie considère en effet que la force des interactions entre les espèces augmente vers l’équateur. Mais depuis les années 2010, de plus en plus d’études remettent en question cette hypothèse. Et cette étude-ci vient s’ajouter aux autres. Il est indispensable de bien comprendre comment le climat d’aujourd’hui influence les interactions entre les êtres vivants (ici arbres-insectes) pour anticiper ce qu’elles pourraient être dans un monde plus chaud et plus sec.
Des recherches doivent donc être poursuivies afin de mieux comprendre ces interactions en fonction du climat.
Léna HespelPour accéder à l'ensembles nos offres :