SALON GREENTECH D’AMSTERDAM L’intelligence artificielle et les partenariats technologiques en vedette

Le salon Greentech 2024 aux Pays-Bas a accueilli à la mi-juin 5 % de visiteurs supplémentaires par rapport à l’édition précédente. 12 200 professionnels sont allés à la rencontre des 510 exposants originaires de 40 pays.

Le jury international du concours a souligné que « l’adoption rapide de la science de la data et de l’intelligence artificielle contribue à réduire l’utilisation d’énergie, d’eau et de nutriments dans les serres ». Mais,d’expérience, les robots et l’IA ne remplaceront pas totalement les humains.

Pour les nominations, resserrées à six nouveautés depuis l’an dernier, il s’agit dans tous les cas d’un lancement mondial durant le salon 2024, à l’exception des modules solaires de Voltiris attendus pour début 2025.

Mieux contrôler la serre grâce à l’IA

Le prix Innovation Award est attribué au Crop Controller de Blue Radix (Rotterdam, Pays-Bas), un système de contrôle autonome et intégré du climat « et » de l’irrigation.
« Plusieurs innovations utilisent l’IA et la science des data pour optimiser un process unique dans la serre. Mais comme différents process s’influencent les uns les autres, le vrai challenge est d’optimiser l’ensemble des opérations. Avec le recours à l’IA, Blue Radix combine le pilotage autonome du climat avec celui de l’eau, ce qui constitue une avancée majeure vers la serre autonome », commente le jury.

Le pilotage quotidien est bouleversé avec des économies de 10 % sur l’eau et les fertilisants et de 15 % sur l’énergie.

La production intégrée en mode ChatGPT

Le prix Concept Award revient à l’assistant digital de Koppert Biological Systems(Berkel en Rodenrijs, Pays-Bas). Cette avancée révolutionnaire pilote la serre en mode ChatGPT. Elle procure aux utilisateurs un support personnalisé associé à une base documentaire riche.
Via la conversation virtuelle, les données essentielles du producteur sur la production intégrée (par exemple, le climat, la présence de ravageurs, les traitements) sont combinées avec l’expertise de Koppert sur l’IPM (integrated production management).
« La connaissance des ravageurs et des maladies est largement répandue dans la littérature. Toutefois le niveau de connaissances des producteurs varie selon leur expérience », précise le jury.

Un robot de greffage grande vitesse 100 % automatisé

Iso Horti (Gameren, Pays-Bas) est nominé pour une première mondiale avec son robot de greffage totalement automatisé (fonctionnant avec un seul opérateur).
La machine recourt à la technologie Vision IA assurant une sélection automatique de la qualité, avec à l’arrivée des plants homogènes et plus résistants.
Le robot peut atteindre une vitesse étonnante de 4 000 plants/heure.

L’équipement a été développé pour les légumes de serre, mais sera expérimenté pour d’autres cultures et même pour le greffage d’arbres.

Un engrais minéral à faible empreinte carbone issu de l’upcycling

GreenSwitch® sulfate de potassium (SOP) de Van Iperen International (Westmaas, Pays-Bas) est un engrais minéral issu d’un processus de fabrication du partenaire suédois Cinis Fertilizer.

Il a recours à des sous-produits (cendres) de l’industrie du papier ainsi qu’à des résidus de sulfate de sodium issus de batteries électriques de voiture, selon le principe de l’upcycling (recyclage vertueux en économie circulaire).
La gamme GreenSwitch® (qui signifie le tournant vert) assure des émissions de CO₂ significativement réduites par rapport à la production traditionnelle d’engrais.
Le sulfate de potassium, pur et totalement soluble dans l’eau, convient pour les applications foliaires et de fertirrigation.

Des bouchons de culture en substrat biopolymérisé

Klasmann Deilmann (Geeste, Allemagne) introduit Nygaïa, un support de culture à base de fibres polymères biodégradables et à 60 % biosourcées dans des matières premières naturelles. Nygaïa signifie la nouvelle terre-mère.
Ce matériau inerte, caractérisé par une absence de salinité, présente une excellente stabilité ainsi qu’une bonne capacité de rétention de l’air et de l’eau pour un développement racinaire optimal.
Soit des mottes Nygaïa sont fournies en « produit semi-fini », soit le producteur commande la fibre biopolymérisée et fabrique les bouchons de culture avec son équipement.

La solution développée avec Maan Biobased Products (Raalte, Pays-Bas) convient à l’agriculture verticale et en culture hydroponique, pour laquelle elle a été imaginée en légumes-feuilles.

Agriphotovoltaïsme optimisé par la filtration spectrale

La start-up Voltiris (École polytechnique fédérale de Lausanne, Suisse) applique la filtration spectrale à ses modules solaires à l’appui de deux brevets.
Les panneaux moirés laissent passer les longueurs d’ondes de la lumière solaire essentielles pour la photosynthèse (voir photo d’ouverture) tandis que celles non utilisées sont filtrées et focalisées sur des cellules photovoltaïques.
La structure est optimisée par le système de suivi du soleil avec l’utilisation de filtres dichroïques et le montage sur un moteur deux axes qui suit le soleil.
Un rendement similaire aux panneaux solaires traditionnels est obtenu avec une production d’énergie renouvelable sans impact négatif sur la culture.

Développée pour serre en verre de tomates, l’installation conviendra aussi sur serre en plastique. Les réflecteurs se montent à l’intérieur de la serre.