Dans les réseaux, des initiatives individuelles

Une cinquantaine d’adhérents du réseau des horticulteurs et pépiniéristes de France a mis en place un système de consigne pour les pots de culture. HPF
Une cinquantaine d’adhérents du réseau des horticulteurs et pépiniéristes de France a mis en place un système de consigne pour les pots de culture. HPF ©HPF

Pour, entre autres, soigner leur image, des distributeurs ont choisi d’organiser la collecte et le recyclage de pots plastique. Des exemples sur le terrain avec HPF et Botanic…

En instaurant son système de « consigne des conteneurs » de culture basé sur une remise commerciale pour les jardiniers rapportant leurs pots en magasin, le réseau des horticulteurs et pépiniéristes de France (HPF)* est certainement le premier, dans l’Hexa­gone, à s’être préoccupé du recyclage des contenants en plastique et à avoir travaillé en ce sens.

Le procédé a été en effet initié il y a une dizaine d’années, à une époque où la nécessité de réemployer le plastique commençait tout juste à poindre dans l’opinion. L’idée qui a conduit à la mise en place de cette démarche était alors multiple : éviter de jeter un objet qui a de la valeur, mais également en faire un vecteur de communication, voire de fidélisation de la clientèle : le jardinier qui rapporte ses pots en magasin ne repartira pas les mains vides…

Pour éviter d’avoir à récupérer des pots mis sur le marché par d’autres circuits de distribution, HPF a fait réaliser pour les adhérents souhaitant recourir à ce service des conteneurs spécifiques de couleur taupe ou verte, de même que des pots horticoles blancs siglés aux couleurs du réseau. Pour chaque con­tenant rapporté par le jardinier amateur, une remise de 5 centimes à un euro selon la taille lui est appliquée sur ses achats de végétaux. Un code-barres imprimé sur le pot facilite l’opération.

Intéressant financièrement et techniquement

En 2013, deux adhérents du réseau avaient testé le système, qui s’est avéré concluant, même si aujourd’hui seuls 20 % des « HPF » l’ont adopté. Les responsables ont voulu le redynamiser l’an passé, mais cela a été impossible… faute de produits disponibles chez les trois fabricants de pots impliqués dans l’opération, Soparco, CEP et Pöppelmann.

La cinquantaine d’entreprises ayant décidé de recourir à ce principe de consigne récupèrent un nombre significatif de pots, entre 20 et 40 %. Un chiffre en constante augmentation : les clients ont pris conscience de l’intérêt de recycler le plastique ! Si les pots non rapportés sont du chiffre d’affaires en plus pour les magasins, la récupération des conteneurs n’est pas négligeable d’un point de vue économique alors que le prix des fournitures a flambé.

Pour ce qui concerne le recyclage, l’essentiel est assuré via… la réutilisation ! Une évidence alors qu’il est difficile et cher de se procurer des pots neufs et que la mode du réemploi est dans toutes les consciences. La meilleure preuve : les pots se décolorent au cours de la seconde ou de la troisième année de culture et les clients­ ne s’en soucient aucunement ! Les pots hor­ticoles sont réu­tilisés une fois ou deux, les conteneurs encore plus longtemps.

Si l’on en croit Sébastien Durand, qui dirige HPF depuis sa création, aucun problème de maladie n’a été constaté à ce jour. « En plus, le consommateur rapporte le pot propre. Il suffit de le lui demander ! » certifie-t-il. Des informations très concrètes, souvent porteuses du slogan « Vos pots ont de la valeur », sont affichées­ à l’intention du client au point de collecte des contenants.

Système écologique

Pour HPF, le système de consigne reste le plus intéressant d’un point de vue écologique : il ne nécessite pas de logistique à organiser pour acheminer les pots vers un point de collecte puis jusqu’à une usine de recyclage. Une partie des consommateurs sont prêts à faire l’effort de venir déposer leurs pots et contenants dans les « Végétaleries », le nom qui a été imaginé par le réseau pour baptiser ses points de vente (lire, en page 15, Le Lien horticole n° 1114 d’avril 2022).

En revanche, une question taraude les adhérents : si une taxe devait être décrétée par les pouvoirs publics pour le recyclage des pots – ce qui, à ce jour, semble iné­vitable –, serait-il vraiment logique et justifié qu’elle s’applique également aux pots consignés ?

Au sein de HPF s’engage maintenant une réflexion sur les plaques de culture, qui durent plus longtemps que celles qui sont disponibles actuellement sur le marché.

Pascal Fayolle

*Créé en 2001 à l’initiative de la Fédération nationale des producteurs de l’horticulture et des pépinières (FNPHP) – aujourd’hui appelée­ Verdir –, il compte plus de 280 producteurs détaillants répartis dans toute la France.

 

Pour en savoir plus : les autres articles du dossier…

- Les fournisseurs en manque de plastique recyclé
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