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Eucalyptus camphora Réactif au froidIl se pare d’un beau rouge

En anglais, il est désigné sous le nom de mountain swamp gum ou gommier des marais de montagne. En médaillon : les fructifications.

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Eucalyptus camphora est une espèce australienne décrite par Richard Thomas Baker en 1899 à partir de matériel provenant de bords de rivières de zones montagneuses des États de Nouvelle-Galles-du-Sud et de Victoria. Quelques années plus tard, Joseph Maiden en fera une variété d’Eucalyptus ovata, position suivie une partie du xxe siècle, ce qui démontre sa proximité, mais aussi avec E. yarraensis et E. aquatica. Aujourd’hui, les auteurs australiens reconnaissent trois variétés d’E. camphora :

- var. camphora (autonyme), à feuilles adultes, dont les pétioles font moins de 2 cm de long ;

- var. relicta, sensiblement plus rare, dont les feuilles adultes ont un pétiole de plus de 2 cm de long et un limbe de moins de 2,5 cm de large ;

- var. humeana, plus fréquente, dont les feuilles ont des pétioles de plus de 2 cm de long et un limbe de plus de 2,5 cm de large.

Des auteurs européens rassemblent ces trois variétés ainsi que E. aquatica sous un E. camphora plus variable.

Assez peu commercialisé, il a été utilisé en reboisement en zone tropicale africaine ou en Floride, mais présente des défauts de croissance. Plus branchu que feuillu, il forme vite une colonne assez large et régulière, avec quelques fortes branches sur un tronc court, dont la base se couvre d’une écorce crevassée épaisse. Ce tronc peut être multiple, spontanément ou par recépage.

Ses feuilles juvéniles, tronquées ou échancrées à l’apex, ont une curieuse forme en goutte ou en cœur, devenant oblongues à lancéolées à l’âge adulte.

Cet arbre sempervirent, moins connu que d’autres eu­calyptus adaptés à notre climat, a été récompensé par la Royal Horticultural Society (RHS) dès 1977. Il atteint une dizaine de mètres de hauteur, parfois le double en sol profond. Ses qualités ornementales et sa rapidité initiale de croissance se remarquent. Il se développe dans tous les sols modérément secs à très humides, même inondés ou lourds, et ses feuilles exhalent une odeur de camphre. Les populations les plus résistantes au froid auraient une couleur glaucescente plus constante. Les basses températures et la sénescence parent les feuilles d’un beau rouge. Sa résistance hivernale le place potentiellement parmi les meilleurs (parfois jusqu’à - 15 °C durant une courte période). En climat froid, il nécessite néanmoins une station pas trop engorgée. Lorsqu’il succombe au gel, il rejette de souche par son lignotuber. Son bois supporte les vents forts.

Son écorce bigarrée de crème, beige, vert, gris ou brun rouge, s’exfolie par lanières ou plaques. La floraison automnale ou printanière, blanche et abondante, assez voyante, est appréciée des abeilles. Les boutons floraux, fusiformes et groupés par sept, se forment au cours de l’hiver. Ils coexistent avec les capsules hémisphériques de la dernière floraison.

Facile à semer et cultiver, le gommier des marais exige une plantation à un stade encore juvénile, avec un plant forestier. Comme tous les eucalyptus, il est très sensible aux déformations racinaires précoces, pouvant provoquer une forte instabilité retardée des sujets adultes, par défaut d’ancrage. Quant à la graine, il faut privilégier les populations originaires d’altitude, de la variété humeana.

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