Indocalamus tessellatus Le bambou tesselé
L’épithète « tesselé » désigne un motif en mosaïque. Toute la feuille de ce bambou est ornée de parallélogrammes à observer... à la loupe ! D’autres contours rectangulaires estompés sont également répétitifs, en vue macroscopique, avec un examen attentif.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Indocalamus tessellatus (Munro) Keng f. est une espèce asiatique de bambou. Décrite en 1868 par le colonel William Munro dans sa monographie des « Bambusaceae », il ne la connaissait toutefois que sous la forme de feuilles tressées servant à faire les paquets de thé en Chine et exprimait des interrogations sur le genre auquel attribuer ce matériel.
À l’époque, elle a pris en culture les noms, jamais validement publiés, d’Arundo ragamowski, de Bambusa ragamowski, voire d’Arundinaria maximowiczii. Au cours de la première moitié du xxe siècle, cette espèce changera trois fois de genre et sera nommée, successivement, Sasa tessellata, Sasamorpha tessellata et Indocalamus tessellatus. En 1967, Sumihiko Hatsushima décrira Pseudosasa hamadae du Japon, qui sera traité comme une espèce d’Arundinaria par Jean-Pierre Demoly, ou d’Indocalamus par Christopher Stapelton et que Dieter Ohrnberger, auteur de Bamboos of the World, interprétera comme une forme d’Indocalamus tessellatus. Actuellement, cette variation japonaise continue parfois d’être distinguée du reste de l’espèce, mais aucune autre variation n’est nommée.
En Chine, dans son habitat naturel, I. tessellatus occupe des forêts claires entre 300 et 1 400 mètres d’altitude.
Le bambou tesselé s’avère singulier par une combinaison de caractères peu fréquente parmi les bambous cultivés. Il réunit une hauteur modeste de 1 à 2 m, de faibles chaumes, dressés à décombants, de 4 à 8 mm de diamètre, une très grande feuille lancéolée, acuminée, atteignant 50 cm de long et 11 cm de large, avec un limbe à la surface crénelée, doté de huit à seize paires de nervures. D’un vert moyen avec une nervure centrale et une base jaunes, ces feuilles sont glabres, glauques au revers, avec un bord scabre. Retombantes, elles composent un bel ensemble luxuriant. Les plus grandes sont formées à l’extrémité des chaumes. Ces derniers ajoutent de courts rameaux feuillés, durant plusieurs années. La période de végétation est très étalée, avec un déploiement des limbes actif jusqu’en automne. Indocalamus tessellatus produit des rhizomes, mais son extension latérale reste modérée. Sa progression pouvant atteindre environ un mètre par décennie, elle est plutôt facile à contenir. Ce bambou rustique permet d’obtenir un massif dense, en isolé ou dans une scène associant d’autres espèces. Sempervirent, il procure une ambiance exotique. Il est également utile comme écran au vent et aux regards. La nature du sol est indifférente, mais ce bambou pousse mieux dans une terre franche légèrement fraîche. Il aime l’ombre. Une exposition longuement ensoleillée est déconseillée, sauf en conditions humides. Il faut éviter la concurrence hydrique des racines des grands arbres, qui l’empêche de croître. Une culture en bac est également possible à condition de fournir un confort hydrique. Il résiste à - 18 °C environ. Sur des sujets bien installés, le fait de rabattre complètement les chaumes donne un aspect plus régulier. La fin d’hiver est la meilleure période pour procéder à cette opération. Il est possible de le multiplier par division des rhizomes en début de printemps ou bien en automne si les températures sont douces.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :