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Expérimentation Les odeurs pour lutter contre les thrips

Après la verveine en 2023, l’Astredhor prévoit cette année des essais sur poivron.

Dans le cadre du projet « Healthi 2 », les équipes d’Astredhor Sud-Ouest ont étudié l’impact des fragrancess dans la lutte contre Frankliniella occidentalis. Mi-janvier, les premiers résultats ont été présentés au Sival.

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Pour repérer une plante hôte, le thrips utilise une combinaison de stimulus visuels et olfactifs. Sur cette base, les équipes d’Astredhor Sud-Ouest ont donc lancé l’an dernier « Healthy 2 ». «Ce projet, rappelle Émilie Maugin, ingénieur expérimentation recherche à Villenave-d’Ornon, près de Bordeaux (33), s’inscrit dans une continuité puisque, antérieurement, nous avions travaillé sur la diffusion d’huiles essentielles, de thym et de gaulthérie. »

Programmé sur trois ans (2023-2026), Healthi 2 associe différents partenaires : l’Astredhor mais aussi le CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes), le centre de recherche Bordeaux sciences économiques et Agriodor, entreprise bretonne (35) qui développe des alternatives aux insecticides. En l’espèce, des parfums à base de  kairomones et d’allomones.

Un témoin comparé à deux modalités

Concrètement, l’Astredhor a mené deux essais – sur verveine – l’an dernier dans le cadre d’Healthi 2.
Ils ont permis de comparer le témoin avec une modalité 2 dite de « push-pull » combinant piège englué + répulsif + attractif et une modalité 3 associant « push-pull » + un acarien prédateur (cf. Amblyseius swirskii).

Dans le premier essai, la contamination s’est faite artificiellement avec le lâcher – en avril-mai – de  300 thrips adultes en deux semaines.
Dans le second, la contamination est intervenue naturellement, en juin-juillet.
Sur ces bases, l’Astredhor a plus particulièrement étudié l’évolution du nombre d’adultes et de larves par pousse et celle du  nombre moyen d’individus par plante après deux mois d’essais.
En parallèle, l’évolution des répulsifs et des attractifs a été étudiée en laboratoire.
Une approche économique par stratégie de lutte est venue compléter l’ensemble de ces travaux.

Des résultats prometteurs

Les essais menés en 2023 sur verveine conduisent à des résultats intéressants.
De fait, en milieu confiné, « la stratégie de push-pull a permis de réduire de 70 à 90 % le nombre de thrips adultes », évoque Émilie Maugin.
Dans le détail, la combinaison 2 (cf. piège englué + attractif + répulsif) s’est révélée efficace en situation de faible pression. Par contre, en cas de forte pression, elle est insuffisante à contrôler les larves.
Concernant la combinaison 3 (cf. push pull + acarien prédateur), « elle est efficace et compatible avec les auxiliaires même en situation de forte pression thrips » précise l’Astredhor.
Sur le plan économique, le coût de la stratégie push-pull + acarien prédateur est calculé à 1 €/m².
À titre de comparaison, celui de la lutte biologique se situe à 0,88 €/m² (pour deux mois) ; celui de la stratégie push-pull à 0,14 €/m² (pour deux à trois mois et sans compter le renouvellement des capsules).

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