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Protection des plantes Créer de la valeur avec le biocontrôle

Le biocontrôle se pense en synergie avec d’autres solutions, comme les biostimulants et les OAD. ©L.Hespel

À l’occasion des Rencontres annuelles du biocontrôle, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, a affirmé vouloir faire de la France le leader mondial en ce domaine. Un objectif ambitieux pour lequel il faudra lever de nombreux freins.

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Forte de nombreuses entreprises et start-up, la France est bien positionnée dans le domaine du biocontrôle, mais de là à devenir leader mondial, comme l’a appelé de ses vœux Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, en ouverture de la 8e édition des Rencontres annuelles du biocontrôle, mardi 18 janvier, il reste du chemin.

Il faudra résoudre des freins réglementaires et investir dans la recherche et la communication. « À l’arrivée des innovations, il y a des freins à régler dans la réglementation au niveau européen », commente Céline Barthet, présidente d’IBMA France, l’association française des entreprises de produits de biocontrôle.

Lors d’une table ronde consacrée aux innovations, des représentants de start-up et de conseillers ont en effet témoigné des difficultés pour mettre sur le marché des produits de biocontrôle.

En premier lieu, l’argent, puisque l’homologation d’une molécule coûte au bas mot 250 000 euros, ce qui nécessite de trouver des capitaux avant de se lancer. Mais aussi la complexité de la réglementation.

La filière espère tirer profit de la présidence française du conseil de l’Union européenne, jusqu’en juillet 2022.

Mieux communiquer auprès du grand public

Pendant ces rencontres, plusieurs voix ont proposé d’accompagner financièrement les agriculteurs se lançant dans le biocontrôle. Céline Barthet a d’ailleurs rappelé que, lorsque les produits de confusion sexuelle en arboriculture ont été accompagnés financièrement, l’adoption a été très rapide. Parce que, si les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à utiliser des produits de biocontrôle (environ 70 %*), le prix reste un frein à leur adoption.

Les deux autres obstacles majeurs sont le manque de preuve d’efficacité et celui d’accompagnement et de formation. Des efforts vont être entrepris. À la fois via des financements publics pour plus de recherche, mais aussi le déploiement de démonstrateurs, à l’image de ce qui existe déjà pour le réseau Dephy.

Mais des efforts en termes de communication devraient également être conduits. Informer le grand public sur le biocontrôle permettrait de valoriser les cultures qui en utilisent et donc de faire comprendre la différence de prix des produits labellisés. Mais cela coûte cher. « On est en campagne électorale, c’est le moment d’aller voir les candidats et d’aborder le sujet », suggère l’un des participants. « Il faut le budget pour la recherche, mais il en faut aussi pour la communication », renchérit la présidente d’IBMA France.

La filière se donne rendez-vous au Sival, du 15 au 17 mars 2022 à Angers (49), au sein d’un nouveau village biocontrôle, qui permettra de porter de l’information aux conseillers et aux agriculteurs.

Léna Hespel

*Une enquête sur le biocontrôle – commandée par IBMA France – a été réalisée auprès d’un échantillon de 350 agriculteurs par la Junior-Entreprises AgroParisTech service études. Les principaux enseignements de l’enquête ont été présentés par Céline Barthet en introduction des rencontres.
- 8e édition des Rencontres annuelles du biocontrôle à retrouver ici

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