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Pyrale du buis SaveBuxus II : des résultats prometteurs

Le laboratoire Biocontrôle de l’Inrae à Antibes (06), parti à la recherche de prédateurs, va bientôt proposer l’insecte POL (pour prédateur d’œuf et de larves), capable de manger jusqu’à 400 œufs et 50 larves par jour. © L.Hespel

La prolongation du programme SaveBuxus en 2018-2021 a permis d’identifier un insecte prédateur de la pyrale du buis.

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Très utilisé jusqu’au début des années 2000, le buis est devenu complexe à entretenir pour les gestionnaires d’espaces verts. La pyrale du buis (Cydalima perspectalis), signalée pour la première fois en 2008, est venue aggraver les problèmes liés aux maladies du dépérissement comme le champignon Cylindrocladium buxicola. Mi-février 2022, un webinaire organisé par Plante & Cité, Astredhor et l’Inrae a fait le point sur les dernières recherches en cours.

Après un premier programme SaveBuxus (2014-2017), les recherches ont été poursuivies en 2018 pour trouver des solutions complémentaires dans la lutte contre la pyrale : l’Inrae d’Antibes (06) a identifié un prédateur de cette chenille qui peut être utilisé en parallèle de Bacillus thuringiensis.

Un prédateur de larves et d’œufs

Des premières études réalises en 2014-2017 avaient montré une faible efficacité des trichogrammes (environ 30 %). Le laboratoire Biocontrôle de l’Inrae à Antibes est donc parti à la recherche de prédateurs indigènes et commercialisés. Un insecte est sorti du lot. Surnommé POL (pour prédateur d’œuf et de larves), il est capable de manger jusqu’à 400 œufs et cinquante larves par jour. « On s’est rendu compte qu’il n’y avait pas la même efficacité selon la forme du buis », relate Élisabeth Tabone, responsable du laboratoire. La technique de lâcher est donc à adapter. Pour les buis isolés, il faudrait privilégier les boîtes et, pour les buis linéaires, plutôt le saupoudrage. « C’est le meilleur candidat pour lutter contre la pyrale du buis », estime la scientifique, qui conseille de l’utiliser combiné avec Bacillus thuringiensis subsp. kurstaki (Btk).
Son inconvénient serait le prix, plus important que le Btk.

L’identité de POL ne peut pour l’instant pas être dévoilée puisque ces travaux n’ont pas encore été publiés dans des revues scientifiques. À l’occasion du colloque ISHS (International Society for Horticultural Science) prévu en août, Plante & Cité et l’Inrae révéleront toutes les informations le concernant.

Combiner les stratégies

D’autres études ont été réalisées dans le cadre de SaveBuxus II sur les micro-organismes entomopathogènes, les alternatives en bordure et les huiles essentielles et substances naturelles. Les recherches concernant ces dernières doivent être poursuivies. Astredhor a évalué différentes essences qui visent à remplacer le buis en bordure dans les espaces de prestige et jardins historiques. Les travaux sur Bacillus thuringiensis ont confirmé leur efficacité, mais le phénomène de résistance suggère d’alterner les souches et d’autres stratégies.

Léna Hespel

Pour voir le replay du webinaire (découpé par thématique abordée) :
*Historique du projet SaveBuxus sur la gestion de la pyrale du buis
*Biocontrôle à l’aide de macro-organismes (POL)
*Bacillus thuringiensis/Beauveria bassiana - Évaluation d’intérêt d’une stratégie de gestion combinée

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