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Marché Le potager se porte bien et ça devrait durer !

Les Français cultivent leur potager par passion, se transmettent les savoir-faire de génération en génération et disposent en moyenne de 7,2 espèces dans leur jardin, tomates en tête. ©O.Maillard

Le maraîchageest porté par de nombreux nouveaux usagers, qui cultivent de petites surfaces mais n’envisagent nullement de ralentir, révèle Kantar dans une enquête qui vient d’être présentée par Semae.

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Semae, l’interprofession des semences et plants (ex-Gnis), vient de révéler les résultats d’une enquête qu’elle a confiée à l’institut spécialiste des études et du conseilKantar, portant sur les Français et le potager. Un travail qui permet d’en savoir plus sur ce qui porte ce segment de l’activité du marché jardin parmi les plus dynamiques des dix dernières années.

Réalisée en mai dernier à partir de 1 002 entretiens avec des individus représentatifs des résidents français âgés de 18 ans et plus, habitant en maison et cultivant un potager, l’enquête précise d’abord – sans trop de surprise – que la principale raison qui pousse les jardiniers à cultiver leurs légumes est d’avoir des produits qui ont du goût et sont frais, sains et naturels. 98 % des répondants sont d’accord avec ces deux affirmations, mais 92 % des cultivateurs de potager le font par plaisir, 84 % pour rester en bonne santé, 76 % pour partager des moments avec les autres, les amis, la famille… Leur passion s’est transmise avant tout par tradition familiale, mais les jardiniers n’hésitent pas à expérimenter (surtout lorsqu’ils ont un grand potager), à échanger avec les autres, à lire, à surfer sur le Web… Les pratiques pourraient donc évoluer rapidement.

Les trois quarts des amateurs de potager disposent d’un jardin de moins de 500 m2, près de quatre sur dix de moins de 100 m2 et seuls 18 % cultivent plus de 100 m2 de potager. La moitié font du potager depuis plus de dix ans, mais un tiers y sont venues ces cinq dernières années, ce qui explique sûrement en partie la dynamique du secteur. Chacun cultive en moyenne 7,2 espèces.

Les jardineries en tête des circuits de vente

Sans surprise, les amateurs cultivent ce qu’ils aiment, ce qui est facile et est adapté à leur région et à leur surface. La tomate est la plus présente dans les jardins (90 %), devant les aromatiques, les fraises, les salades et les courgettes. Les variétés sont choisies pour le goût, loin devant les quantités récoltées (44 %) ou la résistance aux maladies (30 %) ! Ils ont une bonne opinion des variétés anciennes, jugées de meilleure qualité gustative et plus résistantes, les hybrides étant méconnues.

95 % d’entre eux utilisent des plants, 78 % des semences, des graines conventionnelles pour la moitié de ces derniers. Les semences bio et hybrides sont méconnues et, quand ce n’est pas le cas, sont jugées trop chères pour les premières et suscitent la méfiance pour les secondes. Globalement, la prise de conseil, pour bien entretenir, lutter contre les maladies… se fait auprès des proches, puis sur Internet et auprès des professionnels du végétal.
Ces derniers sont bien placés pour le suivi sanitaire et le choix de nouveautés. Que ce soit pour les semences ou les plants, les achats se font avant tout en magasin physique, devant la récupération de ses propres semences.

Les semences sont achetées en jardineries, devant les Lisa (libres-services agricoles), les grandes surfaces, puis les producteurs locaux et pépiniéristes. Pour les plants, les jardineries arrivent aussi en tête, devant les producteurs locaux, les pépiniéristes et les Lisa.
73 % des enquêtés veulent en apprendre plus sur le potager, essentiellement via des tutos et vidéos sur Internet ou des rencontres locales.

Et surtout, seuls 4 % des amateurs de potager veulent réduire les surfaces qu’ils cultivent, 79 % veulent les garder à l’identique et 17 % cultiver plus grand.

Kantar a défini, à partir de cette enquête, six typologies de cultivateurs de potager, des débutants aux passionnés en passant par les jardiniers en devenir, à découvrir dans une prochaine édition.

En attendant, l’organisme invite à l’optimisme en présentant une tendance qui va durer, avec un enjeu majeur, néanmoins, qui est celui de la lutte contre les maladies et parasites… Les conséquences d’une saison 2021 difficile pour les tomates, par exemple, pourraient être perceptibles dès l’année prochaine !

Pascal Fayolle

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