Phytoremédiation Des arbres pour limiter les microplastiques dans le sol
Des chercheurs allemands ont prouvé que les bouleaux sont capables d’accumuler ces polluants dans leurs racines.
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Les bouleaux font partie des arbres utilisés en phytoremédiation, une pratique qui consiste à accumuler ou dégrader des polluants (éléments-traces métalliques par exemple) grâce aux plantes (lire l’encadré). Et s’ils pouvaient également absorber les microplastiques ? C’est l’idée qu’a eue une équipe de recherche allemande. Dans une étude pilote* publiée début 2022, les scientifiques ont prouvé que les bouleaux avaient la capacité d'en capturer dans leurs racines.
Des inclusions dans les racines
En plus de leurs capacités phytoremédiantes, les racines des bouleaux poussent près de la surface du sol, là où la pollution microplastique est la plus élevée. Des caractéristiques qui en ont fait un choix pertinent pour cette étude. L’expérience a été réalisée sur de jeunes bouleaux (Betula pendula Roth) cultivés en pot. Des billes de plastique fluorescentes mesurant entre 5 et 50 μm ont été incorporées au substrat. Cinq mois plus tard, des échantillons de racines ont été examinés par microscopie à fluorescence et microscopie à balayage laser. Entre 5 et 17 % d'entre elles comportaient des inclusions de microplastiques. Ces dernières ont été trouvées dans différentes sections et couches du système racinaire. D’après les scientifiques, il s’agit de la première indication documentée de l'incorporation de microplastiques dans les racines de ligneux et la première fois que le potentiel de phytoremédiation du bouleau dans un sol contaminé par des microplastiques est discutée.
Effets inconnus sur les arbres
Encore aujourd’hui, les interactions entre le plastique et les plantes sont mal connues. Pourtant la pollution terrestre aux microplastiques est très élevée. Les conséquences de la présence de cette pollution dans les racines des bouleaux sont incertaines. A-t-elle un effet négatif sur la croissance et la bonne santé des arbres ? Pour le déterminer, l’équipe de scientifiques avait prévu d'approfondir ce travail. « Nous avons mené pendant un an une étude sur les effets à long terme de l'exposition, mais malheureusement le site de recherche a été vandalisé et un certain nombre d'arbres ont été gravement endommagés », explique Kat Austen, qui a participé à l’étude pilote.
*L'étude pilote a été réalisée dans le cadre d'un projet de recherche artistique financé par Europe Créative appelé Stranger to the Trees (www.katausten.com/portfolio/stranger-to-the-trees/).
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