Diversification Petits fruits : un marché largement inexploité

L’attrait grandissant que connaissent les petits fruits auprès des consommateurs, notamment jeunes, est un débouché potentiel pour les producteurs qui cherchent à se diversifier. © Léna Hespel
L’attrait grandissant que connaissent les petits fruits auprès des consommateurs, notamment jeunes, est un débouché potentiel pour les producteurs qui cherchent à se diversifier. © Léna Hespel

Leur consommation connaît une augmentation exponentielle ces dernières années, qui n’est pas près de s’arrêter. Un débouché potentiel pour les horticulteurs français, l’importation étant encore majoritaire.

Souvent très productifs au regard de la faible surface occupée dans les jardins, les fruits rouges sont très en vogue et bien présents dans les jardins d’amateurs ou sur les balcons. La Société nationale d’horticulture de France (SNHF) a donc organisé en mars une série de webinaires sur le sujet.
L’une des conférences portait sur le marché et les enjeux techniques de la production de ces petits fruits. Il existe un réel engouement pour ces « super » aliments, en particulier auprès des jeunes. Pour les horticulteurs, c’est un débouché potentiel important qui s’ouvre pour la vente de pieds en pépinières et jardineries, mais aussi, pourquoi pas, la production de fruits. Le marché potentiel est énorme, au vu du peu de surfaces dédiées à sa production en France.

Une augmentation de la consommation

« En dix ans, les importations de framboises ont augmenté de plus de 100 %, celles de mûres d’environ 150 %, et celles de myrtilles de près de 500 % », a révélé Anne Duval-Chaboussou, ingénieure de recherche et responsable nationale petits fruits au CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes).
On produit dans l’Hexagone surtout des cassis, environ 8 000 tonnes chaque année sur 2 000 hectares, 90 % étant dédiées à la transformation.
Pour la framboise, les surfaces de production représentent 700 hectares, contre 480 pour la myrtille, 350 pour la groseille et 50 hectares en mûres.

La majorité de la consommation française est donc importée.
Pour les framboises, la production française couvre à peine 15 % des volumes consommés en été. De même pour la myrtille.
Si tous ces chiffres concernent la production alimentaire, ils démontrent l’attrait de ces petits fruits pour les consommateurs, qui pourraient choisir d’en faire pousser eux-mêmes dans leurs jardins, voire sur leurs balcons. D’autant plus que, pour la plupart, leur culture est relativement facile et qu’ils demandent peu d’entretien.

Enjeux de la production

Cette production a tout de même quelques enjeux techniques. Avec, en premier lieu, l’accès à l’innovation variétale. La recherche en petits fruits en France est quasi inexistante.
Or accéder à de nouvelles variétés permet d’étoffer sa gamme.

Deux autres enjeux sont la gestion des adventices sans désherbant et la maîtrise des maladies et ravageurs avec peu ou pas de produits phyto. Des défis que connaissent bien les horticulteurs, confrontés aux mêmes problèmes.

La gestion des à-coups climatiques – le gel, notamment, mais aussi les sécheresses et canicules – sont aussi des enjeux importants.

Lorsqu’elles sont destinées à l’alimentation, ces productions nécessitent un besoin important en main-d’œuvre au moment de la récolte. Et celle-ci représente une majeure partie du prix final du produit.

Mais ces enjeux ne doivent pas empêcher de nouveaux acteurs à s’attaquer à ce marché, d’autant que la popularité des petits fruits devrait encore croître, estime Anne Duval-Chaboussou. Selon elle, la myrtille est la culture la plus prometteuse en France, car la croissance de la consommation est exponentielle, alors qu’il y a peu de production.

Léna Hespel

Voir notre article : Informer les jardiniers amateurs pour une meilleure protection
Les webinaires sont à revoir sur la chaîne YouTube de la SNHF

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