Le climat évolue, c’est un fait ! Et ce changement impacte toutes les strates de la filière horticole : il remet en cause les itinéraires techniques, questionne l’organisation du travail, bouscule les gammes, chahute la structure du marché, etc.
« Il y a dix ans, illustre Maud Dubois, du Bureau horticole régional (BHR), la véronique était une plante fleurie en Anjou. Aujourd’hui, c’est moins fréquemment le cas. Le cyclamen est également plus compliqué à cultiver : 2021 lui a plu, mais c’est désormais le cas deux années sur dix seulement. Le reste du temps, nous sommes obligés de caler nos techniques de production sur celles du Sud. »
Un programme d’expérimentation
C’est dans ce contexte de défi technique que s’intègre le projet ClimatVeg. « Son objectif est double : apporter des connaissances sur les climats de demain et expérimenter des solutions innovantes centrées sur le choix du matériel végétal, le travail du sol et l’utilisation de la ressource en eau », a indiqué le 30 septembre Henri Freulon, de Végépolys Valley.
Multifilière, ClimatVeg a été lancé au début de l’année pour quatre ans. Il est dédié au végétal et associe 75 partenaires dont le BHR et l’Arexhor Pays de la Loire, qui pilote le sous-projet « Adaptation des productions horticoles au changement climatique ». Sur le plan financier, ce projet XXL est financé par l’Ademe, la région Bretagne et les Pays de la Loire.
Refroidir les tunnels et les aires de culture
Cette année, l’Arexhor Pays de la Loire a conduit deux expérimentations. La première autour du refroidissement des tunnels, la seconde sur le refroidissement des aires de culture extérieures.
Dans un cas comme dans l’autre, « nous avons choisi de travailler sur des solutions faciles à mettre en œuvre, peu onéreuses et qui s’appuient sur des processus physiques », précise Alain Ferré, son directeur technique. Pour l’expérimentation « Refroidissement des tunnels », des filets d’ombrage de couleur verte ont été utilisés et comparés – avec ou sans écoulement d’eau – au tunnel témoin, simplement chaulé. Pour le refroidissement des aires de culture extérieures, le témoin (bâche noire) a été comparé à du plastique blanc (neuf) et à une bâche noire chaulée.
Les promesses du drone
Scindée en deux temps, la rencontre organisée le 30 septembre par le BHR et l’Arexhor Pays de la Loire a également permis aux entreprises Ripert (49), Sudlac (38) et Phytoval (63) d’intervenir sur le sujet spécifique du blanchiment des serres et tunnels (à lire également : «Des drones et du climat maîtrisé»). Là aussi, l’innovation et l’adaptation aux changements climatiques sont en marche. Bertrand Saulnier (Société Drone Jet, 38) a notamment présenté les atouts du blanchiment par drone (à lire également : «Les nouvelles technologies s’installent»). Une technique d’application émergente qui a séduit l’auditoire ligérien. Drone Jet et Phytoval travaillent d’ailleurs à la création, en 2022, d’une entité commune. Cette société – dont le nom n’est pas encore déposé – disposera de trois drones et concentrera son activité sur le marché « serres ».