La filière à l’Elysée L’investissement, c’est maintenant

Reçus le 6 décembre à l’Elysée, Val’Hor a tiré la sonnette d’alarme pour les producteurs. Les mises en culture demandent 500 millions d’euros d’investissement, les ventes de printemps doivent être garanties.
Reçus le 6 décembre à l’Elysée, Val’Hor a tiré la sonnette d’alarme pour les producteurs. Les mises en culture demandent 500 millions d’euros d’investissement, les ventes de printemps doivent être garanties.

Les producteurs ont tiré la sonnette d’alarme le 6 décembre face au Président de la République : mettre en culture pour le printemps représente un coût de 500 millions d’euros. Ils veulent des garanties pour pouvoir écouler leurs produits le moment venu et le classement des végétaux en produits de première nécessité.

« Nous ne pouvons pas investir 500 millions d’euros aujourd’hui sans avoir la certitude de pouvoir vendre notre production demain ! » : les professionnels français de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, reçus par le Président de la République les 6 décembre dernier, demandent « le classement immédiat du végétal comme produit de première nécessité au risque de voir sacrifiée cette filière française d’excellence ».

Les représentants de la filière ont fait part de leurs vives inquiétudes concernant la situation actuelle. En effet, le printemps représente la plus importante part du chiffre d’affaires des activités du secteur et cette saison essentielle se prépare dès à présent. « Les quelque 3 300 entreprises de la production française de végétaux doivent engager massivement dans les jours à venir un demi-milliard d’euros pour permettre la mise en culture des végétaux sans avoir à ce jour aucune visibilité quant à la reprise. Déjà fortement impacté par le confinement du printemps dernier, l’ensemble de la profession horticole a besoin de garanties sur la pleine capacité des circuits de commercialisation au printemps 2021 ».

Mettre en culture ne tolère pas l’incertitude

Les producteurs ont rappelé au M. Macron que pour disposer de végétaux à vendre à partir de mars, ils doivent investir aujourd’hui dans les plants, les intrants, le recrutement de contrats saisonniers et le matériel à acheter ou à rénover. « Ce choix ne tolère ni l’incertitude, ni la précarité de la situation actuelle quant à la pleine liberté d’ouverture de l’ensemble des circuits de commercialisation au printemps 2021. Car les fleurs, les plantes, les arbres sont vivants, périssables, non transformables, non stockables et sans autre alternative commerciale. Ce sont les végétaux dont les Français pourront disposer au printemps et qui maintiendront la production française nécessaire également à la végétalisation des paysages urbains et du cadre de vie de tous ».

Pour les professionnels de la filière, « l’ensemble des circuits de commercialisation disposent de protocoles sanitaires garants de la sécurité des clients et des salariés, même en cas de situation sanitaire dégradée ».

La filière fait parte de l’âme de la France

Enfin, la filière française a insisté sur le fait que son existence « repose sur la vitalité de ses 3 maillons essentiels et interdépendants : la production, le commerce et le paysage. Empêcher l’un d’entre eux de fonctionner pleinement, c’est en condamner l’ensemble. C’est ce qui s’est notamment passé au printemps 2020 avec des répercussions immédiates et quantifiables pour cette seule période résultant de la limitation drastique des circuits de commercialisation durant plusieurs mois : destruction de 3 600 emplois, cessation d’activité de 3 000 entreprises du secteur, pronostic vital engagé pour d’autres, mise en décharge de 100 millions de tiges, et une perte estimée à 60 millions d’euros pour la destruction des végétaux invendus ».

Pour Mikaël Mercier, Président de Val’Hor « le Président a été attentif aux problématiques de la filière et l’enjeu du printemps à venir. Cet échange a permis de rappeler que la filière fait partie de l’âme de la France. Les 52.000 entreprises qui la composent demandent donc des engagements fermes et rapides de la part du Gouvernement sur le classement du végétal comme produit de première nécessité ».

Pascal Fayolle
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