Login

À Saint-Selve, près de Bordeaux Salonvert et Territorium, éditions de contrastes dans le Sud-Ouest !

Le cadre de Salonvert, le domaine de Grenade, un magnifique endroit labellisé Jardin remarquable, abritant la plus grande forêt de rhododendrons d’Europe et des arbres de grande qualité, a séduit exposants et visiteurs.

Le rendez-vous professionnel proposé près de Bordeaux les 20 et 21 septembre a globalement satisfait les participants. Les conférences ont évoqué des thèmes très porteurs, parmi lesquels la biodiversité et la palette végétale.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Salonvert Sud-Ouest et Territorium se sont déroulés simultanément les 20 et 21 septembre derniers au domaine de Grenade, à Saint-Selve (33), près de Bordeaux. Salonvert, salon de démonstration de matériel pour la création et l’entretien des espaces verts, s’est présenté comme une édition ramassée, avec quelque 150 marques représentées et une petite centaine d’exposants, mais appréciée pour la proximité offerte pour les professionnels du paysage d’un grand quart sud-ouest de la France. Et une édition de contraste entre une première journée particulièrement ensoleillée et une seconde pluvieuse, qui a attiré bien plus de visiteurs le mercredi que le jeudi ! Mais globalement, les exposants ont affiché une certaine satisfaction quant à au niveau qualitatif du visitorat.

Le cadre du salon, le domaine de Grenade, un magnifique endroit labellisé « Jardin remarquable » abritant la plus grande forêt de rhododendrons d’Europe et des arbres de grande qualité, a aussi séduit exposants et visiteurs. Même dans une édition régionale, les tendances relevées ces derniers mois lors des salons nationaux sont restées prégnantes : robotisation, en particulier pour les tondeuses, électrification, pour des matériels de plus en plus imposants, voire polyvalence des outils…  

Mieux connaître la législation sur la biodiversité

La troisième édition de Territorium est donc venue se greffer au salon. Ce rendez-vous professionnel itinérant en région vise à rassembler l’ensemble des métiers de la filière pour débattre de thématiques d’actualité. Au programme dans le Bordelais, des conférences sur la robotisation en cours dans le paysage, sur la biodiversité ou la réflexion sur la nécessaire évolution de la palette végétale dans un climat qui change à grande vitesse.

Côté biodiversité, Olivier Fouché, paysagiste travaillant pour Astredhor, a choisi de pousser la réflexion actuelle qui entoure le débat sur les plantes locales ou non, qu’il a baptisées « exogènes » et « indigènes ». Il a insisté sur la nécessité de relativiser ce qui entre dans l’une ou l’autre des catégories. Une plante introduite depuis plus de 300 ans en France doit-elle encore être considérée comme exotique ? Le Magnolia x soulangeana, hybride obtenu en France de plantes rapportées alors récemment dans l'Hexagone, doit-il être considéré comme une plante indigène ? Tout est parfois bien relatif ! Pour lui, tout revient encore et toujours à raisonner la bonne plante au bon endroit. En cœur de ville, une plante horticole trouvera parfaitement sa place quant les plantes locales gagneront à être davantage utilisées dans les trames vertes et bleues, là où elles valoriseront le mieux leur capacité à favoriser la biodiversité.

Pierre Darmanté, président de l’entreprise d’élagage Airial, a présenté un cas particulièrement intéressant : une petite commune des Landes l’a un jour contacté pour faire abattre des chênes avec deux objectifs : renouveler le patrimoine arboré et réaliser un nouvel aménagement. Il se trouve que ces arbres abritaient pour certains un insecte, le capricorne, et pour d’autres des chauves-souris, des espèces protégées dans les deux cas. Il a donc refusé d’intervenir et a expliqué au premier élu du village les risques qu’il prenait à intervenir dans ces conditions : supprimer des espèces protégées peut mener à de lourdes amendes et des peines de prison ! Le cas particulier a amené les participants à s’interroger sur la méconnaissance de certains textes, sur les expertises qui sont encore trop légères à ce sujet, et sur la manière dont on peut faire progresser la cause des espèces menacées.

La troisième édition de Territorium est venue se greffer à Salonvert. Ce rendez-vous professionnel itinérant en région vise à rassembler l’ensemble des métiers de la filière pour débattre de thématiques d’actualité. (© François Arnould)

Faire évoluer la palette végétale, une nécessité

Une autre conférence a porté sur la nécessité d’adapter la palette végétale aux évolutions rapides du climat. Le site était particulièrement bien choisi pour cela : certains cèdres et chênes du domaine sont clairement en souffrance après deux années très chaudes et sèches.

Éric Caussat, qui dirige Pépinières du Padouenc à Daux (31), près de Toulouse, a expliqué comment, à partir de cultures in vitro, il commence à adapter certaines espèces exotiques au climat parfois froid de sa région. Loïc Mallet, qui gère les espaces verts de plusieurs communes de Bordeaux Métropole, a présenté le projet de plantation d’un million d’arbres décidé lors des dernières élections municipales. Les forêts urbaines et autres spécimens distribués par la collectivité aux habitants pour qu’ils plantent davantage dans leurs jardins ont déjà permis d'installer 300 000 arbres nouveaux. Le choix d’espèces moins affectées par la sécheresse a limité les pertes et un plan de gestion des ressources en eau a réduit de manière significative les consommations.

Une démarche à découvrir dans une prochaine édition !

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement