Mobilisations Autorisez l’ouverture de tous les circuits de distribution !
Face aux menaces de reconfinement, l’interprofession Val’hor alerte et demande au gouvernement d’inscrire le végétal – arbres, fleurs et plantes – dans les « produits essentiels ». Tandis que la Coordination rurale sensibilise sur les fermes qui ferment, encore et toujours.
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Avec l’arrivée des ventes saisonnières, les professionnels s’inquiètent des conséquences de possibles reconfinements, partiels ou totaux, locaux ou nationaux. Alors la fédération Val’hor alerte et retrace le parcours des professionnels depuis le début de la pandémie de Covid-19…
Au printemps 2020, certains secteurs ont payé le prix fort du « confinement n° 1 ». Les produits ultrafrais, périssables, non stockables, non transformables… Ainsi plus de 100 millions de tiges de fleurs ont été détruites. En cause : la fermeture des circuits de commercialisation, empêchant tout écoulement de la production française. Résultat : 130 exploitations horticoles ont définitivement fermé et les revenus des exploitants se sont effondrés de 44 % au seul mois de mars 2020. La filière horticole, responsable, a déployé des protocoles sanitaires exigeants.
Le végétal reste essentiel
En mars 2021 : « Ce printemps, c’est “LA” saison des plantations qui approche, cruciale et vitale, pour la filière et pour les Français. D’autant que leurs acteurs agissent pour la relance, avec 500 millions d’euros d’investissements en faveur des plantations destinées au printemps, en autofinancement, en ayant notamment recours à des PGE qu’il faudra bien rembourser. Parallèlement, le Parlement débat sur l’environnement. Et, de leur côté, les Français réclament des actes forts en faveur de plus de nature car “le végétal, c’est essentiel”. Alors les 175 000 professionnels de la filière horticulture, fleuristerie et paysage sont “les grands oubliés de l’agriculture française”. »
Ouvrir tous les circuits de distribution…
Ainsi Val’hor demande « au gouvernement d’inscrire le végétal – arbres, fleurs et plantes – dans les produits essentiels, afin de sanctuariser l’accès des consommateurs aux végétaux et de sauvegarder cette filière horticole française grâce à l’autorisation d’ouverture de tous les circuits de distribution (producteurs détaillants, fleuristes, marchés de plein vent, jardineries, rayons végétaux de la distribution non spécialisée...) ».
La campagne d’affichage de la Coordination rurale vise à alerter, pendant une semaine, les voyageurs empruntant la ligne 5 du métro parisien sur le sort des exploitants agricoles. ©Coordination rurale
« Stop aux fermes qui ferment ! »
De son côté, la Coordination rurale organisait, ce jeudi 4 mars à Paris*, une manifestation pour dénoncer le malaise agricole. Était prévu : « Un genou à terre », des remises du manifeste en 3 x 4 m dans les lieux de pouvoir (Assemblée nationale, ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, Matignon, Sénat).
L’organisation fait le constat suivant : « Environ 1 500 dépôts de bilan par an, deux suicides par jour, des revenus parmi les plus bas de la société, un travail sept jours sur sept sans compter nos heures, des dettes exorbitantes qui s’accumulent, une pression sociétale de plus en plus forte, un sentiment d’isolement grandissant... Telle est la réalité du monde agricole, la réalité de ceux qui se lèvent tous les matins pour vous nourrir ! […] On entend parler d’agriculture, chacun à son mot à dire sur le sujet, mais on oublie bien souvent de parler des femmes et des hommes qui font tourner la boutique et qui vont vraiment mal ! Il est temps de lever le tabou sur la réalité du monde agricole », regrette Bernard Lannes, président du syndicat. Alors le combat des agriculteurs de la Coordination rurale porte sur « des prix rémunérateurs permettant le renouvellement des générations et la garantie de notre indépendance alimentaire, qui doit devenir celle de tous les citoyens ».
La Coordination rurale se mobilise pour que les producteurs aient droit à des prix rémunérateurs pour pouvoir vivre de leur métier. ©Coordination rurale
À noter : depuis le 2 mars dernier, pour une semaine, la Coordination rurale mène une campagne d’affichage dans la station de métro Bastille (ligne 5) afin d’interpeller les Parisiens sur la question.
Odile Maillard*Le rassemblement était prévu rue de Constantine, à l’angle de la rue de l’Université (terre-plein n° 3 de l’esplanade des Invalides), dans le 7e arrondissement, à partir de 10 heures.
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