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Après la grêle Quelles indemnités ?

Nombre d’exploitants et structures vont avoir besoin de l’aide d’urgence pour relancer leur activité, redémarrer des plantations. Ici, les dégâts dans les serres du Lycée horticole de Romans-sur-Isère. ©Lycée Terre d’Horizon

À chaque calamité climatique (inondation, tempête, grêle, sécheresse…) se pose le problème des assurances et des indemnisations. Il semble qu’une vraie volonté, nationale et régionale, se mette en œuvre pour apporter — collectivement et avec tous acteurs mobilisés ensembles — des solutions effectives.

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Dimanche 16 juin 2019, Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, s’est rendu à Romans-sur-Isère, et lundi 17 juin à Châteauneuf-sur-Isère, pour soutenir les agriculteurs touchés par le fort épisode de grêle survenu samedi 15 juin.

Arbres, vergers, vignes, serres, tunnels, mais aussi cultures maraîchères ont été touchés… Avec une première estimation portée à plusieurs dizaines de millions d’euros.

À Châteauneuf-sur-Isère, le ministre a annoncé des mesures d’urgence sur l’assurance, sur l’emploi et le social : « Il faut sauver ce qui peut être sauvé. C’est pourquoi nous mettons en place une « task force » collective avec les assurances, les banques, les syndicats agricoles et les services de l’État pour aider les arboriculteurs et horticulteurs à repartir le plus vite possible ».

À Romans-sur-Isère, le ministre a déclaré que « l’État mobilisera tous les moyens pour qu’aucun agriculteur ne ferme son exploitation suite à ce sinistre climatique ».

Ces deux aspects sont primordiaux car, à chaque fois, c’est le désarroi qui s’installe pour les cultures non assurées, et sur les procédures complexes à mettre en œuvre avoir de pouvoir espérer obtenir des indemnisations.

Un diagnostic précis des dégâts

Ce phénomène climatique exceptionnel a touché les départements de l’Ardèche, l’Isère, la Drôme, la Loire, la Savoie, et la Haute-Savoie.

Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne Rhône-Alpes (AURA) a demandé aux exploitants et représentants du monde agricole d’établir, en premier lieu, un diagnostic détaillé des dégâts afin de pouvoir évaluer les répercussions du phénomène du week-end : pertes agricoles, retentissements sur toutes les filières, bilan sur l’efficacité des filets et canons anti-grêle…

5 M€ pour la création d’un fonds d’urgence

Sans attendre, et pour permettre de faire face aux chocs de trésorerie que va provoquer cette calamité régionale, la région AURA votera, dès la semaine prochaine, la mise en place d’une première aide d’urgence de 5M€… « pour que toutes les filières puissent envisager rapidement des replantations ».

Une cellule régionale de crise

Pour répondre à tous les besoins urgents des producteurs et coordonner les actions, Laurent Wauquiez a demandé au ministre de l’Agriculture la création d’une cellule régionale de crise qui permette de réunir l’ensemble des intervenants « afin de faire converger l’ensemble des aides ».

Nombre d’exploitants vont avoir besoin de ces aides, faute d’assurance, ou en faisant valoir leur statut. Le lycée horticole de Romans-sur-Isère (26), entre-autres, indiquait dans un premier communiqué « de par son statut, notre établissement ne peut pas bénéficier d’aides au titre des calamités agricoles. Nous comptons donc sur la mobilisation de tous les acteurs, aux niveaux départemental, régional et national » (cf. sur ce même site Internet « Romans-sur-Isère : au lycée, toutes les serres sont brisées).

Un fonds régional de protection contre les calamités climatiques ?

Laurent Wauquiez, accompagné de son vice-président délégué à l’agriculture, Jean-Pierre Taite, se sont rendus lundi 17 juin à Beaulieu-en-Isère.

Leur demande : que la région soit autorisée à expérimenter, avec les collectivités, les chambres consulaires, mais également les banques et les assurances… à mettre en place un fonds régional de protection contre les calamités.

Ils ont annoncé un plan d’aide inédit destiné aux agriculteurs victimes de calamités, ces jours-ci, mais également sur le long terme, car les agriculteurs, artisans, commerçants… font face à la multiplication des phénomènes climatiques : « toute notre région a été touchée samedi par cette calamité. Il faut aller plus loin que nos dispositifs d’aide d’urgence. Il faut une cellule de crise à l’échelle de la région et coordonner l’ensemble des interventions pour parvenir à une aide pérenne et efficace ».

Pour en savoir plus sur la gestion des risques en agriculture : https ://agriculture.gouv.fr/la-gestion-des-risques-en-agriculture

Odile Maillard

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