Accidents domestiques Désherbage maison : l’Anses appelle à la vigilance

Pour un jardinier amateur, jusqu’où aller pour limiter son usage des produits phytosanitaires ? Et pour satisfaire son envie de faire soi-même ? En matière de désherbage, on peut trouver mille astuces sur Internet, comme utiliser de l’eau bouillante pour se débarrasser des adventices… Pourquoi pas, mais attention aux fausses bonnes idées.

On voit parfois des amateurs suggérer d’utiliser du sel, qui va polluer durablement le sol.

Récemment, l’Anses, Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, a lancé un appel pour mettre en garde face à une dérive qui semble poser de plus en plus de problèmes : utiliser comme désherbant un mélange de vinaigre blanc et d’eau de Javel. Un avis qu’il peut être intéressant de connaître pour tout professionnel de la filière au contact avec des possesseurs de jardins, afin de dissuader ses clients ou connaissances d’utiliser de telles pratiques.

« La réalisation de mélanges "faits maison", à base de Javel et de vinaigre, peut provoquer des intoxications pouvant conduire à l’hospitalisation », explique l’Anses, qui ajoute qu’elle-même ainsi que les centres antipoison mettent en garde contre cette pratique dangereuse pour la santé et recommandent d’utiliser uniquement les produits portant la mention « Emploi autorisé au jardin ».

Un dégagement de chlore gazeux dangereux

L’organisme précise que cette combinaison de produits est souvent préconisée sur le Web, au motif qu’ils sont peu coûteux et d’usage courant. L’acide chlorhydrique est également cité parmi les produits miracle utilisables. Mais, rappelle l’Anses, « la combinaison eau de Javel/vinaigre (ou autre acide) produit un dégagement de chlore gazeux à l’origine d’intoxications. Alors qu’une seule avait été enregistrée par les centres antipoison de 2002 à 2013, ce nombre est monté à 203 depuis la date d’interdiction aux particuliers de certains herbicides en 2019. Ces intoxications surviennent principalement à la fin du printemps et au début de l’été, période où le désherbage est le plus pratiqué ». La relation avec la suppression des produits chimiques dangereux pour l’environnement est donc plus que probable.

L’Anses précise que « le symptôme le plus fréquemment observé est la toux, le plus souvent associée à une difficulté à respirer ou une irritation des voies ORL. Près de la moitié des patients exposés nécessitaient une prise en charge médicale. Sur les cinq patients hospitalisés, trois ont été placés en réanimation ».

Pas de doutes, pour éviter tout risque, la meilleure solution est soit de maîtriser l’enherbement par des tontes ou fauches, comme le font aujourd’hui nombre de professionnels du paysage, soit d’avoir recours uniquement à des produits portant la mention « Emploi autorisé au jardin » (EAJ). « Ils correspondent aux produits dits de « biocontrôle », aux produits qualifiés à faible risque comme le phosphate de fer pour lutter contre les limaces, et à ceux utilisables en agriculture biologique », précise l’organisme.