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EXPÉRIMENTATION Astredhor Sud-Ouest : tout un programme !

Les essais menés à la station Astredhor Sud-Ouest répondent à des défis majeurs comme l’adaptation de la palette végétale au changement climatique, par exemple en sélectionnant des plantes résistantes à la sécheresse (projet Jardin Ec’Eau).

La station d’expérimentation, basée à Villenave-d’Ornon (33), a détaillé ses travaux de recherche, à l’occasion de sa journée portes ouvertes le 25 juin dernier.

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Astredhor Sud-Ouest participe à de nombreux programmes de recherche et d'innovation, aux niveaux régional, national ou européen. La station en a présenté les grands axes le 25 juin dernier, lors de sa journée portes ouvertes. Parmi les projets, deux viennent d’obtenir l’approbation du ministère de l’Agriculture : Trans’Herbe et Trans’Thrips.

> La présentation des conférences et ateliers sur la thématique du sol est développée ici : "Portes ouvertes Astredhor SO : répondre aux enjeux de demain"

Le Parsada et les alternatives aux produits phyto

Dans la continuité du projet Health, le projet national Healthi2 (Casdar, 2023-2026) vise à développer la stratégie "Push-Pull" (répulsion-attraction des ravageurs) grâce à l’utilisation de médiateurs chimiques contre le thrips. La recherche de solutions de lutte sera renforcée par les actions du programme national Trans'Thrips, impliquant Inrae et le Cirad, et financé à 100 % par l’État dans le cadre du Parsada : le Plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures.

En plus de Trans’Thrips, Astredhor est impliqué dans cinq autres projets Parsada de la première vague (lancement 2025). Transversaux, ils impliquent plusieurs partenaires :
- Accompli, mené avec Unilet, l’interprofession française des légumes en conserve et surgelés, cible la lutte contre les lépidoptères (réseau de piégeage, biocontrôle, étude des interactions plante/bioagresseur, transfert de connaissances). Troisième famille de ravageurs la plus fréquemment observée en production, les lépidoptères affectent 83 espèces végétales, principalement le chrysanthème et le cyclamen ;
- Mobacclim, porté par Inrae, est axé sur la lutte biologique par acclimatation de nouveaux auxiliaires ;
- Artdeco porte sur l'écologie chimique et étudie l'influence des composés organiques volatils (COV) d’origine naturelle (notamment des phéromones) sur le comportement des insectes ;
- Trans'Herbe vise à trouver toutes les solutions et les leviers (mécanisation, paillage…) pour limiter l'utilisation des herbicides en horticulture ;
Parad s’intéresse à la gestion agroécologique des adventices.

Un autre projet, européen cette fois-ci, intitulé Hoppamalt, est mené par l'Iteipmai, l’institut technique dédié à la filière plantes à parfum, aromatiques et médicinales. Il se concentre sur la gestion des adventices en pépinière (avec notamment la pivoine pour modèle à l’Astredhor).

Et toujours Ecophyto et Dephy

Par ailleurs, Astredhor a déposé quatre projets dans le cadre du plan Ecophyto, dont trois sont mis en œuvre à la station Astredhor Sud-Ouest pour optimiser les itinéraires de culture et réduire l'utilisation des produits phytosanitaires en production horticole :
- Horti'Chaud (cultures sous serres chauffées, notamment pour les pieds-mères et les plantes de collection) ;
- Horti'Terre (cultures en pleine terre ou sous abri froid) ;
3zen (nouveaux bioagresseurs émergents en serre et nouveaux outils, comme Baco et Captrap pour le suivi épidémiologique et le comptage des ravageurs).

Dans le cadre de Dephy Ferme, la station accompagne onze pépinières et onze producteurs de plantes en pot pour soutenir leurs efforts de limitation des produits phytosanitaires et d'amélioration des techniques.

Au niveau régional, elle explore également l'intégration d'outils numériques pour optimiser les stratégies de biocontrôle.

Adaptation au climat, sols et substrats : des axes majeurs d’étude

Le projet national Climarbre (Casdar), débuté fin 2024 et véritablement lancé cette année, ambitionne de préparer l'arbre de demain face au changement climatique, en travaillant sur un itinéraire technique de production adapté aux conditions urbaines (irrigation, technosol).

Dans la même orientation d’adaptation au changement climatique, la station travaille sur des nouveautés végétales et la sélection de plantes adaptées aux stress hydriques dans le cadre d’un programme régional « Jardin sec ». Un autre essai régional vise à étudier l’impact d’une dizaine de biostimulants sur le cyclamen soumis à différents stress pour en sélectionner les plus efficaces.

Au sein de la filière horticole, trouver des alternatives à la tourbe constitue un autre axe majeur de recherche. Le projet "Laine de brebis", financé par la région Nouvelle-Aquitaine et mené avec l'Association laine d'éleveurs (ASA) de Haute-Vienne, explore sa substitution dans les substrats de culture par des fractions de laine de brebis et étudie la fonction fertilisante de la laine (notamment la libération d'azote).

Végétaux locaux, photovoltaïque, "végétal solution"

Autre sujet tendance, le végétal local. En coordination avec le département de la Gironde, Astredhor SO développe des itinéraires techniques pour produire des végétaux sauvages locaux (chêne, érable, poirier), incluant substrat, fertilisation et suivi sanitaire, pour ensuite les transférer à une future pépinière départementale.

Le projet "Ombrières photovoltaïques" s'inscrit quant à lui dans l'axe "changement climatique et énergie". En partenariat avec Solvéo Énergies, il étudie l'utilisation d'ombrières mobiles pour créer des microclimats sous les plantes (modèle érable), avec une construction prévue cet automne et l'implantation des végétaux au printemps 2026.

Enfin, le végétal en tant que « solution » est aussi abordé, avec l’étude de plantes couvre-sol ("parapluie") susceptibles d'intercepter le cuivre et de limiter sa pénétration dans le sol, notamment en vignoble.

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