« Le projet dépasse le plan local et s'inscrit dans un cadre régional beaucoup plus large, lié à la particularité de l'Allier qui, avec la Loire, constitue une des dernières rivières sauvages européennes », explique Joël Herbach, directeur de l'urbanisme de la ville de Vichy. Le long de ses 420 kilomètres, le cours de l'Allier présente plusieurs aspects bien marqués : les gorges entre la source, dans le département de la Lozère, et la ville de Brioude (43), le Val d'Allier en aval de Brioude et l'Allier de plaine à partir de Pont-du-Château (63), à hauteur de Clermont-Ferrand (63), jusqu'à la confluence avec la Loire. Sur cette dernière partie, la rivière décrit de nombreux méandres au sein d'une vaste zone inondable avec un cours partiellement aménagé et impacté jusqu'au nord de Vichy, et une partie très préservée en aval de Moulins (03). L'Allier est riche de zones humides de faibles profondeurs, de bras morts à certaines époques de l'année, de gravières, de bancs de sable, etc., permettant le développement d'une flore et d'une faune très diversifiées comme la tortue cistude, le balbuzard pêcheur, le guêpier d'Europe, la sterne... L'importante richesse archéologique, le patrimoine bâti historique, les paysages bocagers du Bourbonnais, les techniques traditionnelles, comme la pêche à l'épervier, témoignent de l'occupation très ancienne des rives de l'Allier. La rivière est aujourd'hui encore à la base de nombreuses activités économiques, notamment à travers le tourisme : baignade, canoë, découverte des milieux naturels... Cependant, elle doit faire face à de nouvelles menaces. L'extraction des granulats (interdite depuis la fin des années 1980) a conduit à un abaissement du niveau avec pour effet le déchaussement des ouvrages, la formation d'un chenal, l'effondrement des rives. La culture du maïs modifie les paysages et la qualité de l'eau. Les plantes invasives comme la jussie colonisent les bras morts. La fréquentation touristique peut aussi porter atteinte au milieu.