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À PROTÉGER Le grémil pourpre bleu

Grémil pourpre bleu : tiges dressées fleuries.

Peu de fleurs sont d’un tel bleu dans notre flore indigène ! Cette plante est facile à cultiver, mais elle est menacée ou protégée dans certaines régions.

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Aegonychon purpurocaeruleum (L.) Holub., espèce européenne et du Moyen-Orient, est citée par les auteurs prélinnéens au moins depuis le milieu du XVIe siècle. Cette espèce est remarquable par ses fleurs d’un bleu intense et n’a pas échappé aux observateurs.

Toutefois, c’est d’abord dans le genre Lithospermum que cette espèce a été placée par Linné, en 1753, lors de la création de son nom. La délimitation des genres dans ce groupe de Boraginacées a été sujette à variations, en particulier à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Ainsi elle a rejoint, pendant longtemps, le genre Buglossoides, mais a aussi été plus anciennement positionnée dans le genre Margarospermum.

Les travaux de Cecchi et collaborateurs, publiés en 2014, ont retenu la distinction entre Aegonychon et Buglossoides, suivie ici et dans divers référentiels nationaux ou internationaux récents.

Au-delà de cette question de délimitation des genres, quelques auteurs ont considéré pertinent de modifier l’épithète du nom, soit de manière mineure (en ajoutant un « e » avant le « o », ou en ayant un « o » plutôt que « ae »), soit de manière plus marquée (en réduisant à « purpureum » ou à « caeruleum »), voire en la modifiant (devenant alors « repense », « longiflorum » ou « violaceum »).

Enfin, du point de vue de la taxonomie, malgré sa grande aire de répartition, il n’y a pas eu de sous-espèces ou de variétés décrites ou nommées.

Disponible en tant que Végétal local dans le Sud-Ouest

À l’état naturel, le grémil pourpre bleu est présent dans les régions calcaires de basse altitude.

Il s’agit d’une espèce thermophile des lisières et sous-bois lumineux ni trop secs ni trop humides, bien drainés, de présence sporadique dans notre pays. Invisible en hiver comme la plupart des plantes vivaces, cette herbacée croît par des souches pérennes projetant de nombreuses tiges aériennes très feuillées, de 20 à 60 cm de longueur.

Certaines, verticales, portent des grappes de fleurs, pourpres en boutons, puis bleues, en avril et mai. D’autres, couchées, accroissent l’extension de la plante, car elles peuvent s’enraciner à leur extrémité en cours de saison de végétation, formant ainsi de nouvelles souches périphériques à celle initiale. Il en résulte un couvre-sol assez dense pouvant intéresser les espaces verts.

Les fruits, en petits akènes blancs et brillants dispersés par la gravité, contribuent parfois à la dissémination de la plante.

Sa protection réglementaire ou son statut de conservation – défavorable en Île-de-France, Picardie, Limousin, Auvergne, Pays de la Loire, Haute- Normandie et Alsace – lui confèrent un caractère patrimonial. Il s’agit d’une plante bénéficiant d’un environnement stable, nécessaire à la lente implantation de ses colonies.

En culture, la plante peut constituer un couvre-sol très intéressant, supportant le voisinage des racines des arbres caducs.

Elle est adaptée à une bonne luminosité printanière, suivie d’une ombre sèche en été. Son implantation est à réserver aux sols alcalins ou faiblement acides, riches en éléments fins, même caillouteux ou pentus.

Le grémil pourpre bleu est facile à multiplier par division des jeunes souches. Ces dernières devraient provenir d’un groupe d’individus, afin de préserver une diversité génétique des populations cultivées.

Des individus de l’espèce sont disponibles sous la marque Végétal local dans le Sud-Ouest.

À noter : le grémil pourpre bleu est présent dans la liste des plantes cultivées de Tepik, projet collaboratif visant à apprendre à connaître et reconnaître les végétaux à travers des outils numériques. Il a également pour objectif de certifier les niveaux de compétence en connaissance et reconnaissance des végétaux. Cette plante y est mentionnée parmi les espèces cultivées, sous le nom de Buglossoides purpurocaerulea.

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