Anniversaire Label EcoJardin : dix ans déjà !
Le label de gestion écologique des espaces verts a été lancé en 2012. L’anniversaire a été fêté à Versailles (78), l’occasion de présenter tous les atouts pour une ville de se lancer dans la démarche de labellisation.
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Près de cent participants étaient réunis à la mairie de Versailles (78), le 31 mai dernier, pour célébrer les dix ans du label EcoJardin qui accompagne les collectivités territoriales et les gestionnaires privés dans leurs démarches de gestion écologique des espaces paysagers.
Organisée par Plante & Cité et l’Agence régionale de la biodiversité d’Île-de-France, porteurs du label, la journée a été ouverte par François de Mazières, maire de Versailles et premier vice-président de Plante & Cité, puis animée par François Darchis, président du comité de labellisation EcoJardin et conseiller municipal de Versailles.
Différents intervenants ont rappelé l’intérêt de la démarche sous tous ses aspects et dressé des perspectives pour les années à venir.
Une table ronde donnait la parole à Marie-France Dussion, inspectrice pédagogique dans l’enseignement agricole, Didier Chapellon, adjoint délégué à la biodiversité de Rennes (35) et conseiller de Rennes Métropole, Michel Audouy, délégué du collège paysage de Val’hor (désormais Valhor), Cathy Biass-Morin, vice-présidente de l’AITF* en charge de la transition écologique et directrice des espaces verts de Versailles, et Philippe Clergeau, professeur en écologie au Muséum national d’Histoire naturelle, président du conseil scientifique de Plante & Cité.
Cinq organismes indépendants pour les audits
Avec 665 sites labellisés en 2022, EcoJardin répond aujourd’hui plus que jamais à une demande citoyenne portée par le développement de la nature en ville. Si le label en lui-même est un excellent outil de communication, la gestion écologique peut aussi guider l’action publique des élus. En effet, basée sur les connaissances scientifiques réunies dans le guide technique de référence du label, il s’agit ici également de biodiversité, d’espèces locales, spontanées ou cultivées, de gestion sobre et adaptée des ressources etc.
Les services rendus par la nature sont nombreux et en s’appuyant sur une centaine de critères publics pour déterminer les bonnes pratiques dans sept domaines, le label est une démarche de progrès continu. C’est pourquoi cinq organismes indépendants réalisent les audits que les vingt-cinq membres du comité de labellisation examinent deux fois par an, dans un esprit de partage et d’entraide. D’ailleurs, les bailleurs sociaux et les entreprises ne s’y trompent pas. À l’instar de Véolia ou de l’aéroport de Paris-Orly, 22 % de gestionnaires privés ont rejoint la démarche tandis que 78 % des 116 structures engagées sont des gestionnaires publics. Tout type de site est éligible, voire tous les espaces verts d’une ville.
Le travail des jardiniers mieux valorisé
Le travail des jardiniers est valorisé grâce au label et à sa base scientifique, ce qui permet de dialoguer plus facilement avec les autres services techniques, urbanisme ou réseaux, mais aussi de transmettre les savoirs aux citoyens. D’ailleurs, ceux-ci sont parfois précurseurs de certaines pratiques comme, par exemple, la « trame sombre ». L’approche du métier de jardinier en est ainsi profondément modifiée avec, à la clé, de nouveaux profils qu’il faut intégrer dans les équipes tels que des écologues.
De nouvelles formations, notamment en génie écologique, voient le jour alors que de bonnes connaissances en végétal sont toujours indispensables. L’enseignement agricole a, du reste, engagé, depuis deux ans, un deuxième plan « Enseigner à produire autrement ». Le premier datant de 2014, la récriture des diplômes a été effectuée en concertation avec les professionnels afin d’embarquer les acteurs actuels et les apprenants. Ainsi, le référentiel du BTS en aménagement paysager prend en compte la biodiversité et le changement climatique car il s’agit de former des citoyens capables de choisir leurs projets professionnels et de s’adapter aux évolutions des métiers. À cet égard, un site labellisé est lui-même un outil de formation par l’exemple pour les jeunes mais aussi pour les équipes des espaces verts. Quant aux évolutions du label, un séminaire est prévu cet automne à Angers (49) afin d’y réfléchir.
La journée s’est achevée avec la remise des certificats à vingt des 59 labellisés 2021 par François de Mazières et Sophie Deschiens, présidente de l’Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France.
Remise des certificats EcoJardin à l’occasion de la journée organisée à Versailles le 31 mai. ©I.Cordier
Isabelle Cordier
*Association des ingénieurs et ingénieures en chef territoriaux de France.
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