Assemblée générale Jardineries et Animaleries de France : un bilan positif, mais la prudence s’impose !
Lors de son assemblée générale, la Fédération des jardineries et animaleries de France constate un bilan positif de cet univers malgré deux années de crise sanitaire marquée par des difficultés d’approvisionnement, une hausse des prix des matières premières ainsi que celle du transport.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
C’est dans la nouvelle jardinerie de Benjamin Déjardin, à Cléon (76), un immense paquebot, que les adhérents de la fédération Les Jardineries et Animaleries de France se sont réunis pour leur assemblée générale le 4 juillet dernier.
La fédération réunit 1 550 points de vente pour un total de 65 adhérents (enseignes et groupements d’indépendants), contre 52 en 2020. Cela représente près de 21 000 salariés. En période d’incertitude, mieux vaut se regrouper pour être plus fort face aux aléas économiques ! L’ensemble pèse près de 3 milliards d’euros HT…
2021, un bon millésime, mais gare à la suite
Les résultats de l’année 2021 sont plutôt bons, avec une progression de 15,2 % du chiffre d’affaires de ce réseau spécialisé par rapport à 2020. Comparée à 2019, la dynamique est encore plus marquée, avec une progression de 20,5 %. Des performances liées à un contexte exceptionnel. Les confinements successifs ont renforcé comme jamais le besoin de nature des consommateurs. Bloqués chez eux, ils en ont profité pour améliorer tant leur intérieur que leur espace extérieur.
Reste à voir dans quelle mesure la hausse des prix du transport et de l’énergie va affecter le budget des Français et se répercuter sur leurs achats. Le retour à la vie « normale » et l’ouverture totale des voyages viennent déjà perturber cette dynamique. Sans parler de la dégradation de l’environnement économique. Début 2022, la guerre en Ukraine a déjà impacté fortement l’approvisionnement des magasins et crée des tensions sur beaucoup de produits (petfood, semences, engrais…). L’inflation, notamment sur les produits alimentaires, est aussi source d’inquiétude.
Un triple choc, énergétique, alimentaire et inflationniste
Philippe Dessertine, économiste français qui est intervenu au cours de cette assemblée générale, a expliqué que l’inflation mondiale actuelle vient de loin, notamment du détrônement des États-Unis comme première puissance mondiale au profit de la Chine. La Banque mondiale a alerté sur cette situation inflationniste dès 2019 ! « Celle-ci impacte fortement le pouvoir d’achat des Français, qui réclament une augmentation des salaires pour compenser cette hausse des prix, explique-t-il. Cela crée un climat social tendu. À cela s’ajoutent la crise sanitaire et le dérèglement climatique ! »
Comment se comporter devant ce phénomène ? « Nous sommes face à trois chocs, explique Philippe Dessertine. D’abord le choc énergétique, lié en partie au conflit ukrainien et qui va durer longtemps, tant que Poutine sera au pouvoir. Ensuite, le choc alimentaire dû notamment à El Niño qui n’est pas dans le bon sens et qui entraîne des mauvaises récoltes. Cela touche avant tout les plus pauvres et peut entraîner des révoltes. Enfin, le choc des salaires. Leur augmentation autoalimente l’inflation. »
Les métiers du jardin vont devoir s’adapter…
Face à ces changements, les métiers vont devoir évoluer. En particulier, celui des acheteurs. Aujourd’hui, ce n’est plus le meilleur prix d’achat qui compte, mais la quantité disponible ! Car, s’il n’y a pas de produits en magasin, il n’y a plus de clients… De même, la nouvelle valeur n’est plus l’euro, mais la data ! « Tesla ne vend pas des voitures, mais des récepteurs de data qu’il récupère ensuite pour les traiter et les valoriser, fait remarquer Philippe Dessertine. L’avenir passe par la blockchain, avec des données anonymisées et des sécurités toujours plus importantes. » L’univers du jardin et de l’animalerie entre dans une phase de révolution…
Patrick GlémasPour accéder à l'ensembles nos offres :