Des plantes gourmandes, à vocation pédagogique
435 classes ont participé au concours Les P’tits Jardins gourmands, en lieu et place de la Semaine du jardinage pour les écoles. Deux actions qui font entrer le végétal dans les programmes du primaire, la seconde impliquant jardineries et horticulteurs détaillants.
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Malgré le contexte sanitaire tendu de même qu’un printemps plutôt capricieux, 435 classes du primaire ont réussi à réaliser des carrés potagers au sein de leurs établissements, dans le cadre du concours national Les P’tits Jardins gourmands, organisé par Semae, l’interprofession des semences et plants (ex-Gnis).
À cette occasion, 400 enseignants ont su mobiliser 10 574 enfants dans 257 classes de maternelle (soit 6 499 élèves créateurs) et 178 classes élémentaires (4 075 élèves impliqués). Ce concours, gratuit, remplaçant l’habituelle Semaine du jardinage pour les écoles (encadré page ci-contre), en raison de la crise sanitaire, était ouvert aux établissements de France métropolitaine et d’Outre-mer. Le palmarès des plus belles réalisations a été révélé le vendredi 11 juin. Les P’tits Jardins gourmands participent à l’éveil des tout-petits et les immergent dans les palettes végétales fleuries et potagères.
Place à la créativité
Les enseignants sont encouragés à développer des activités de jardinage dans leurs pratiques pédagogiques. En années normales, dans le cadre de la Semaine du jardinage pour les écoles, les établissements volontaires participent à des ateliers dans des points de vente.
À défaut, en 2021, enseignants et enfants ont été invités « à réaliser, au cœur de leur école, une plantation printanière fleurie ou potagère sur le thème de la gourmandise et de la biodiversité. Cultures en bacs ou jardinière(s), carrés potagers ou jardins d’école, ils avaient le choix dans les possibilités d’aménagement et dans la conception », indique le règlement. Mini-potager de légumes, composition d’herbes aromatiques, potager en hauteur, association de légumes et de fleurs aux couleurs variées autour de plants de fraisiers et d’arbustes à petits fruits… carte blanche était donnée pour favoriser la créativité. Avec parfois des dégustations en récompense finale.
Le jury, composé de représentants des partenaires organisateurs*, a jugé la pertinence du choix des végétaux, l’aspect esthétique et l’originalité de la composition proposée, la qualité de la démarche pédagogique. Cette édition a dévoilé beaucoup de motivation et d’imagination.
Pour ce concours, « les végétaux les plus utilisés ont été les légumes (radis, salades, petits pois, tomates, blettes, épinards, persil et autres aromatiques, courgettes, aubergines…) et petits fruits (fraises…) ». Il n’y a pas eu de liste préétablie, chaque établissement devait faire avec les plantes locales, avec son budget, ses conditions climatiques locales.
Gourmand et favorable à la biodiversité
Le besoin de nature et de connexion avec la terre et les plantations, désormais reconnu « essentiel » lors des confinements, a donné aux enseignants l’occasion de valoriser leurs démarches pédagogiques. Développement durable, biodiversité, éducation à l’environnement, découverte de la faune et de la flore au jardin, du vivant, pratiques respectueuses… le jardinage offre de multiples possibilités d’apprentissage : semis et plantation de fleurs et de légumes, observation de la germination et de la croissance des végétaux.
Comme pour la Semaine du jardinage, ce concours sur les potagers gourmands s’est inscrit dans les programmes scolaires. Un bon nombre de compétences transversales – apprentissage des sciences, le dessin, les mesures et donc les mathématiques – y sont concrètement mises en pratique. L’école élémentaire Aliénor-d’Aquitaine, à Cadaujac (33), quatrième dans sa catégorie, détaille bien ces aspects dans son projet pédagogique pour le concours. Et le jardinage favorise aussi l’autonomie. Le thème de la gourmandise a invité les petits à la découverte des sens (goût, toucher, odorat avec la menthe ou le basilic, par exemple).
« Cette année, notre école a demandé la labellisation E3D**. Il est primordial que les élèves, dès leur plus jeune âge, soient sensibilisés au développement durable. Le concours Les P’tits Jardins gourmands est une bonne approche pour permettre cette action », témoigne une enseignante de l’école maternelle Gabriel-Bouvet de Coignières (78), troisième dans le concours des maternelles, avec ses « P’tits Bouv’écolo ». Certaines écoles trouvent même des subventions pour les accompagner dans le projet.
Des envies de plantes
Le concours, a priori, n’aura vécu qu’un an puisque, si le contexte sanitaire le permet, la Semaine du jardinage pour les écoles reprendra ses droits au printemps prochain, du 14 au 19 mars 2022.
« Lorsqu’elles ont créé l’opération, il y a vingt-deux ans, les interprofessions ont été novatrices car on parlait peu de jardinage à l’école à cette époque », estime Laurence Campariol, la coordinatrice de cette opération chez Semae.
Par ailleurs, Les P’tits Jardins gourmands auront permis de ne pas couper les liens avec les écoles primaires pendant les confinements à répétition. Nul doute que les jardins au cœur des établissements devraient encore se multiplier à la rentrée. Parions aussi que le concours a commencé à diffuser des envies de plantes à fleurs et potagères, associées au respect de l’environnement, dans les têtes de cette promotion de petits scolaires, nouveaux jardiniers en herbe. Ce qui est de bon augure pour la sensibilisation, à travers eux, de leurs parents et de leurs proches.
Odile Maillard*Le concours Les P’tits Jardins gourmands et la Semaine du jardinage pour les écoles sont organisés par l’interprofession des semences et plants Semae, l’interprofession horticole Val’hor, avec l’appui de la Fédération des jardineries et animaleries de France.
**E3D (école/établissement en démarche de développement durable), labellisation encouragée par le ministère de l’Éducation nationale.
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