Toussaint : les chrysanthèmesont de nouveau séduit la clientèle
Selon les enquêtes menées par Le Lien horticole, les plantes les plus demandées pour fleurir les tombes le 1er novembre se sont bien écoulées cette année.
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Les chrysanthèmes qui ont été mis en culture depuis le début d’été et choyés pendant toute la belle saison se sont-ils bien vendus au moment de rendre hommage aux défunts, le 1er novembre ? L’occasion était belle cette année de poser cette question traditionnelle aux participants du Salon d’automne des chrysanthèmes, des intrants et des jeunes plants, qui a eu lieu à Romans-sur-Isère (26) les 4 et 5 novembre derniers (voir Le Lien horticole n° 1111, page 12).
L’échantillon n’est pas forcément représentatif de la totalité de la profession. Toutefois, avec une vingtaine de réponses de producteurs proposant à la quasi-unanimité des plantes qu’ils ont cultivées à partir de boutures ou de jeunes plants, ne recourant à des plantes achetées tardivement que ponctuellement, afin de seulement les « finir », il donne une tendance qui semble se confirmer à l’échelle nationale, si l’on en croit les échos glanés par ailleurs auprès du commerce.
Une production de qualité, un contexte correct
Premier point émergeant assez largement, la qualité des plantes produites était bonne, sans soucis majeurs de maladies, en particulier de rouille. Ce qui a été mis sur le marché était globalement sain et joli.
Oublié le confinement entré en vigueur fin octobre, l’an dernier, qui avait perturbé les ventes et contrarié les visites des familles dans les cimetières. Cette année, le 1er novembre s’est déroulé dans une ambiance proche de la normale. Ce n’est qu’une dizaine de jours après que la remontée des taux de contamination à la Covid-19 a commencé à faire de nouveau planer des doutes sur le fait de devoir prendre de nouveau des mesures de restriction de certaines activités.
À noter également pour ce qui concerne le contexte global de cette Toussaint que la météo s’est montrée globalement correcte, sans intempéries majeures qui auraient pu contrarier les déplacements. Quelques régions ont quand même passé ce grand week-end dans l’humidité, sans que cela contrarie les ventes.
Les prix se sont maintenus et tout est parti
En conséquence, les répondants à l’enquête du Lien horticole affirment avoir connu de bonnes ventes, voire de très bonnes pour le tiers d’entre eux. Toute la production a été écoulée. Les prix se sont maintenus, la très belle qualité en grosses coupes pouvant s’écouler au détail jusqu’à 30 euros pour ceux qui affichent les prix les plus élevés. Et ce, que ce soit pour des chrysanthèmes à grosses fleurs ou multifleurs. Mais, globalement, les premiers restent les plus chers. La fourchette de prix en grosses fleurs se situe au détail entre 15 et 30 euros, en multifleurs elle commence autour de 12 euros.
Concernant les types de produits vendus, 80 % des producteurs proposent encore des plantes à grosses fleurs, en général 10 à 15 % des quantités mises en culture, 20 % dans le meilleur des cas. Aucun des producteurs interrogés ne s’aventure encore dans les cascades ou pyramides : elles ne sont plus que l’apanage de quelques collectivités assez pointues pour assurer ce type de culture exigeante (lire l’encadré, ainsi que Le Lien horticole n° 1110 de novembre, p. 6 et 7).
Pas facile, alors que tout a été vendu, de dégager une tendance quant aux couleurs. Toutefois, la plupart des producteurs indiquent que les coloris jaunes ont été très demandés, le mordoré revient un peu en grâce. Les blancs sont aussi appréciés. Les tons rouge et rose suivent. Les variétés multicolores, elles, sont moins plébiscitées. Dans une immense majorité des cas, les coupes de chrysanthèmes seuls sont préférées à des présentations mélangées avec d’autres plantes de Toussaint telles que bruyères, cyclamens ou autres.
Les quantités reconduites l’an prochain
Dans ce contexte, assez logiquement, 90 % des producteurs interrogés vont reconduire l’an prochain les quantités mises en culture à l’identique. L’un va cependant les accroître de 25 %, un autre va augmenter, au sein d’une production stable, les quantités de grosses fleurs, au détriment des multifleurs. Enfin, autre cas particulier mais hélas bien représentatif de la filière aujourd’hui, un producteur va cesser de produire des chrysanthèmes… et cesser tout court, même, pour cause de départ à la retraite. Il cherche à « transmettre à des jeunes un savoir-faire accumulé depuis cinquante-cinq ans » !
Pascal Fayolle
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