Plaine de l'Argens Quel avenir pour l'horticulture ?
Après le retrait des eaux, après le passage - éclair - des ministres, que devient la vallée du fleuve Argens et ses producteurs ? Réponses par des horticulteurs et pépiniéristes de Roquebrune-sur-Argens (83).
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Après le retrait des eaux, après le passage - éclair - des ministres, que devient la vallée du fleuve Argens et ses producteurs ? Réponses par des horticulteurs et pépiniéristes de Roquebrune-sur-Argens (83).
Reste de la boue et une tenace pellicule de limon. Reste une prise de conscience des élus, et des promesses, à l'état de promesse... « le temps administratif n'est pas le temps des agriculteurs. Notre survie est liée à des décisions concrètes à court terme, or des projets d'aménagement du fleuve « dorment » depuis 10 ans, pour de multiples raisons, souvent contradictoires, de protection de l'environnement et de la biodiversité, de loi sur l'eau... Et l'entretien des cours d'eau ne suit pas, a priori faute de crédits », constatent, amers, les sinistrés les plus proches de l'embouchure du fleuve Argens.
Découragment, incertitudes, lassitude, colère...Leur état d'esprit : à la fois un grand découragement : la plupart avaient été touchés en juin 2010 et venaient juste de relever la tête, même si tout n'était pas encore réparé, loin de là. De grandes inquiétudes sur le court terme car les trésorieries sont mises à mal, les cycles de culture étant interrompus pour plusieurs mois. De grands incertitudes sur le long terme : « rien ou presque n'a été fait depuis 1 an ½ pour éviter ou atténuer les débords du fleuve dans son parcours aval. Du coup, faut-il repartir si cela doit encore recommencer ? Quelle décision prendre ? Partir... Pour où ? A quel prix ? » s'inquiètent les producteurs.Tous ou presque balancent entre grande lassitude, tentation de laisser tomber, colère sourde. Avec la passion de leur métier qui les incite à tenir, et surtout grâce à l'aide reçue.
Quel avenir, et quelle image ?Tous s'interrogent sur l'avenir de l'agriculture, et de l'horticulture, dans cette plaine, fertile grâce à ses classiques petites inondations - c'est le paradoxe de la situation -, mais en sursis si les crues hors norme se répètent. Quelle image aussi de la région pour sa réputation touristique (dont dépendent nombre d'horticulteurs) et son agrotourisme si les remises en état ne sont pas assurées, si des solutions ne sont pas trouvées et des crédits débloqués ?Adrien Marcel, retraité des pépinières Marcel, à Roquebrune-sur-Argens (83), mais à nouveau en poste pour aider son fils Olivier, affirme : « On peut faire du beau ici, en pleine terre : la plaine est fertile, justement grâce à de petites inondations, lentes et statiques dont on s'est toujours adaptés ici. Nous ne demandons pas des subventions pour nous, ni des aides à chaque crue, mais des aménagements de la vallée, en préventif. Là où des aménagements judicieux ont été faits, nous n'avons pas eu de dégâts cette fois. Il faudrait un projet global sur la basse vallée de l'Argens car, pour le moment, les réalisations en amont intensifient les dégâts en aval... ».
Nous nous mobilisons à notre niveauAdrien Marcel n'accepte pas les critiques sur l'agriculture qui ne ferait rien : « nous avons aménagé nos terrains avec des petits canaux de drainage. Nous nettoyons les ruisseaux et les rivières, au fur et à mesure des moyens que trouve l'association que nous avons créée exprès (ASA : association syndicale autorisée). Mais nous ne pouvons rien pour les aménagements du fleuve qui ne sont pas de notre ressort. Or, tous les politiques et services des pouvoirs publics se rejettent la responsabilité des mesures et des décisions à prendre... ».
Ne pas nous oublier...Horticulteurs et pépiniéristes espèrent la confiance de leur clientèle, et surtout ne pas être oubliés :. par les médias, pour témoigner de leur redémarrage;. mais surtout par les élus et les pouvoirs politiques, pour que des mesures de prévention globale et concertée soient prises rapidement, pour la vallée de l'Argens, et en particulier son aval.
O.M.
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