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REGARD SUR Le gommier des neiges : un eucalyptus résistant au froid

Parmi les eucalyptus les plus résistants au froid, le gommier des neiges séduit par son feuillage persistant falciforme, son tronc tortueux bigarré et sa floraison blanche.

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Ne dépassant guère 6 ou 7 mètres, Eucalyptus pauciflora subsp. niphophila présente de nombreuses caractéristiques le distinguant des autres gommiers, hormis des sous-espèces voisines. Ses feuilles ovales juvéniles opposées et au court pétiole laissent vite place à des feuilles alternes, lancéolées à falciformes, pendantes, épaisses, veinées et glauques. Le port est fortement dressé pendant une dizaine d'années. La silhouette s'arrondit ensuite peu à peu, ramifiée par la floraison. Les fleurs sont peu nombreuses, en groupe de trois à dix. Elles sont assez grandes pour un eucalyptus (1,5 cm environ) et peuvent s'avérer décoratives lorsque leur épanouissement survient par temps doux et dès l'automne en climat chaud. L'attrait durable du gommier des neiges réside dans son tronc à l'aspect très changeant au fil des saisons, parfois lisse et uni, portant souvent des écailles irrégulières se desquamant, et formant des taches allant du blanc au vert en passant par le gris, le crème et parfois l'orange.

L'installer jeune en plein soleil, dans un sol modérément fertile

Eucalyptus pauciflora subsp. niphophila figure à juste titre parmi les eucalyptus les plus résistants au froid, mais cela dépend des conditions écologiques des stations où il est planté, de son âge et de sa provenance. La croissance la plus équilibrée est obtenue dans les sols drainés proches de la neutralité, moyennement fertiles et pas trop calcaires ou argileux. Les épisodes secs sont seulement à éviter durant le jeune âge. À l'état naturel, le gommier des neiges est capable de pousser dans les fentes rocheuses et les pentes rocailleuses où il prend un aspect très pittoresque. Dans les jardins et parcs, il se révèle très décoratif seul ou en petit groupe, son intérêt augmentant avec le temps. Sa croissance juvénile rapide et fastigiée le rend souvent instable, provoquant une flexuosité de la base du tronc pouvant être évitée par un tuteurage soigneux, une bonne exposition en plein soleil et l'absence de concurrence latérale. Dans les sols profonds et peu sableux, les racines ramifient particulièrement peu. L'instabilité de certains sujets est parfois surprenante lors de tempêtes, mais l'émergence de nouveaux troncs permet à l'individu de restaurer une structure verticale. Il est parfois commode de sélectionner quelques axes verticaux, voire de procéder à un recépage, sans perdre de vue que les troncs multiples ont souvent un potentiel ornemental supérieur aux sujets formés sur un seul brin. Lors de la plantation et quelle que soit la taille du sujet, il apparaît particulièrement important de mettre en place des racines droites ; à cet effet, il convient de les tailler autant que nécessaire. La sousespèce proche debeuzevillei résiste un peu moins bien au froid, mais elle supporte un climat plus sec.

Christophe Chambolle (*) et Valéry Malécot (**)

(*) Ingénieur-conseil en horticulture et paysage. (**) Maître de conférences en botanique.

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