Gazon Entre le naturel et l'artificiel, le match se poursuit

La SFG, Société française des gazons, poursuit son travail de défense du gazon naturel dont les parts de marché sont aujourd'hui grignotées par le synthétique, jugé plus coûteux à l'installation mais plus économique sur le long terme, puisque moins gourmand en entretien.

Dans un document rendu public en juin, le SFG reprend point par point les éléments tangibles qui opposent les deux techniques de réalisation d'aires de jeux. Pourtant, pour la SFG, il n'y a pas photo. Certes, la technologie de construction de terrains de sport synthétique a progressé, gommant une partie des défauts des premières générations de terrains, mais la sélection variétale aidant, le gazon naturel a aussi beaucoup progressé. La Coupe du Monde de football en Afrique du Sud, en été 2010, a permis d'apporter de l'eau au moulin des défenseurs des gazons naturels : « la surface de jeu utilisée pour les entraînements et les matchs dans les stades de cette compétition, était majoritairement le gazon naturel. Et ceci malgré le fait que la FIFA avait recommandé de jouer tous les matchs sur du gazon artificiel pour se protéger du climat extrêmement chaud et sec du pays. En pratique, le gazon naturel s'est avéré comme la meilleure option dans la majorité des cas - un excellent résultat pour le gazon ! », précise la SFG.

Une durée de vie surestimée pour l'artificielLes arguments mis en avant dans l'étude sont la fixation de CO2 par le gazon (« un ha de gazon fixe plus de CO2 qu'un ha de forêt »), ou le bénéfice pour la santé humaine. Mais le principal argument de l'artificiel, le coût, est aussi remis en question. « Afin de rendre l'investissement dans un gazon synthétique rentable pendant sa durée de vie, il faut jouer sur ce terrain pendant plus de 1 000 heures par an. Cela signifie, en fait, qu'il faut l'utiliser au moins trois heures par jour, 7 jours sur 7, toute l'année, qu'il pleuve ou qu'il neige. Combien de municipalités ou de clubs de football ou de sport ont une telle demande et une telle utilisation ? On prétend souvent que les surfaces artificielles ont une durée de vie d'environ 15 ans. Mais, jusqu'à présent, aucune surface n'est restée en place pendant autant de temps. Aujourd'hui, la durée de vie est plutôt estimée à 10 ans. Ceci augmente le coût annuel de manière considérable, puisque les frais d'amortissement par an sont très élevés. De plus, la question se pose de savoir comment les recycler en fin de vie. Les défenseurs du gazon synthétique font souvent des comparaisons concurrentielles en oubliant des facteurs tels que l'introduction dans les gazons naturels de nouvelles variétés améliorées, ce qui les amène à surévaluer le coût de maintenance. Le coût du gazon naturel dépend également des conditions climatiques et de l'intensité d'utilisation, sans oublier le savoir-faire et les ressources des jardiniers ! Pendant que le gazon naturel se répare et se renouvelle de manière naturelle, une surface artificielle se détériore et perd de la valeur, indépendamment du coût de maintenance, à partir du jour où elle est installée et jusqu'au jour où elle est remplacée ».

Côté coûts, les arguments de ceux qui sont mis en avant dans l'étude sont les suivants : . pour le naturel : 450 heures de jeu annuellement, pour un coût d'entretien de 8 à 10 000 euros et un coût total annuel de 16 500 à 26 000 euros, soit un coût de l'heure de jeu oscillant entre 37 et 58 euros ;. en terrain naturel enrichi de 3 % de fibre artificielles autorisant 750 heures de jeu par an, pour un coût d'entretien annuel de 10 à 15 000 euros, un coût total annuel de 39 à 48 500 euros et un coût de l'heure de 52 à 65 euros ;. en terrain synthétique : si le terrain est disponible au moins 1 000 heures par an, l'entretien est égal, pour la SFG, à celui du terrain naturel enrichi de fibres synthétiques. Le coût total est de 75 500 à 90 000 euros, soit un coût de l'heure d'utilisation compris entre 63 et 75 euros...

P.F.