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REGARD SUR Osmanthus delavayi : une généreuse floraison

De bonne rusticité, mais de culture lente et de multiplication assez difficile, cet arbuste s'avère pérenne et de grande valeur ornementale dans les jardins pouvant lui offrir une exposition ensoleillée et une station drainée.

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O smanthus delavayi est un buisson globuleux, assez vigoureux dans les sols lui convenant, très ramifié, très feuillu, d'environ 2,5 m de hauteur (jusqu'à 5-6 m dans son pays d'origine) et autant de largeur. En plein soleil, il demeure compact en vieillissant, les feuilles garnissant de manière très régulière le pourtour de sa ramure. Les rameaux sont étalés en tout sens et raides. Les feuilles opposées sont coriaces, brièvement pétiolées, d'un vert foncé lustré. Elles sont ovales, mesurent en général 1 à 2 cm de long, le plus souvent dentées et aiguës à l'apex. Les fleurs peuvent être hermaphrodites, mâles ou femelles. Elles sont tubulées, de 14 à 18 mm de longueur, blanc pur, au parfum suave de jasmin, groupées par quatre à huit en faisceaux axillaires ou terminaux, à tous les entre-noeuds, de sorte que la plante est couverte par ces innombrables petites fleurs. Cette floraison intervient au mois d'avril durant une quinzaine de jours. Des drupes, d'un noir bleuté de 1 cm de long, se forment ensuite, du moins lorsqu'une fécondation croisée peut intervenir.

À planter en plein soleil dans une terre fertile et drainée

Osmanthus delavayi se développe bien dans un sol sain, de préférence un peu sableux ou caillouteux. Les sols lourds, compacts ou asphyxiants, la pauvreté minérale ou organique aboutissent à une mauvaise reprise ou à une croissance décevante. Les terrains très secs et le calcaire actif sont aussi à éviter. Il s'agit d'un arbuste très héliophile et supportant une large amplitude de pH. Si nécessaire, l'ajout d'un bon compost et de sable grossier à la plantation, la maîtrise de la végétation adventice herbacée par un paillage organique abondant, des apports de fumier bien décomposé en entretien des pieds adultes optimisent son devenir. Il est pérenne une fois installé, de faible entretien, plus vigoureux et florifère que son hybride Osmanthus × burkwoodii. Sa résistance à la chaleur, au vent, aux embruns salés et à la pollution lui confère de bonnes potentialités pour un emploi dans l'espace urbain comme dans les jardins extensifs ou soignés. Encore méconnu en climat tempéré, il est adapté aux climats doux jusqu'à Paris, voire à Reims, à condition de le protéger lorsque les températures descendent en-dessous de - 12 °C et de choisir une exposition abritée des vents froids. Une taille peut être pratiquée après la floraison afin de modeler la silhouette, mais elle est inutile quand le sujet est placé en plein soleil dans un libre espace.

Christophe Chambolle (*) et Valéry Malécot (**)

(*) Ingénieur conseil en horticulture et paysage. (**) Maître de conférences en botanique.

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