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La fête des Mères compense les mauvaises ventes d'avril

Tous les producteurs et distributeurs interrogés pour notre indicateur Médioflor/Lien horticole déclarent avoir réalisé un très bon chiffre d'affaires pour la fête des Mères.

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En cette année 2012, le « Yo-Yo » météorologique continue : au mois de janvier très doux avait succédé un mois de février glacial. Et si mars avait été printanier, avril a été au contraire plutôt frais, très peu ensoleillé et très humide. Seul avantage pour la profession horticole, le coup d'arrêt aux informations sécheresse qui connaissent toujours une médiatisation exagérée. La courbe des ventes de plantes de printemps a suivi celle de la météo. Alors que les producteurs et distributeurs étaient optimistes fin mars, avril a suscité l'inquiétude. Le mois de mai a ensuite été assez chaud... « en météo, politique et week-ends prolongés ». Après une grande fraîcheur, les conditions estivales ont favorisé la réalisation d'une très bonne fête des Mères. Les grondements de la crise économique n'ont eu que très peu d'impact sur les décisions d'achat, d'autant plus que cette fête intervenait en début de mois, ce qui est favorable aux dépenses.

Podium pour le prêt-à-poser

Après le mois de mars qui avait bien entamé les stocks de plantes disponibles, la chute des ventes au mois d'avril a quand même eu un avantage : toutes les catégories de plantes ont eu le temps d'arriver au bon stade et en quantité suffisante, la qualité était bonne à très bonne et la logistique était prête, malgré un lundi de Pentecôte qui a quelque peu écourté la semaine de mise en place.

Le gel de février ayant fait beaucoup de dégâts et le mauvais temps d'avril ayant retardé les intentions d'achat de plantes par les particuliers, les consommateurs ont privilégié tous les types de plantes et contenants destinés aux balcons, terrasses et jardins de proximité. C'est, et de loin, le prêt-à-poser, les gros pots, jardinières, suspensions, bacs qui ont rencontré le plus de succès.

Les ventes de rosiers en pot ont dépassé les espérances. En 2011, la chaleur d'avril les avait pratiquement éliminés des assortiments. Les hortensias ont été unanimement appréciés, tant pour les coloris classiques (bleu et rose) que pour les inédits bicolores (vanille et vert). Les compositions de plantes annuelles ou les grosses potées (géraniums, fuchsias) ont suscité une forte demande et les compositions de plantes annuelles traditionnelles ont trouvé leur place sur ce marché. Les espèces de plantes plus récentes (campanules, platycodons, alstroemères, zantédeschias, gerberas d'extérieur) ont également retenu l'attention des consommateurs, même si ces produits sont principalement importés.

Les exotiques stables

Les plantes de caractères méditerranéens sont toujours prisées. Cette année, les dipladénias sont arrivés en quantité et en qualité, mais la baisse progressive du prix moyen montre une concurrence de plus en plus vive entre productions française et espagnole. Les hibiscus ont séduit, principalement grâce aux améliorations variétales : gamme de coloris variés et très vifs, dimension et très bonne tenue des fleurs. Les bougainvilliers, qui avaient fait une percée en 2011, n'ont pas rencontré le succès escompté. En revanche, les agrumes consommables (orangers, citronniers) ont fait une percée remarquée. Les végétaux de pépinière (oliviers en pot, lauriers, mais également rhododendrons et azalées de jardin) ont séduit les consommateurs au budget plus élevé.

Les phalaénopsis doivent monter en qualité, en nombre de tiges, en taille de fleurons et en habillage pour attirer. Ce type de plante est victime de sa trop grande diffusion et de sa banalisation tout au long de l'année. Les anthuriums remportent un succès d'estime, principalement en raison des efforts de diversification variétale et de l'introduction de nouveaux coloris et conditionnements. Les broméliacées, qui ont fait le même effort de diversification, n'ont pas enregistré de hausse de leurs ventes.

Le bégonia, plante classique à cette période de l'année, malgré quelques très bonnes ventes de plantes d'excellente qualité par quelques producteurs ayant vidé leurs serres, et en dépit de la diminution des quantités produites, n'est pas en mesure de reconquérir son public. Un autre grand classique, l'impatience de Nouvelle-Guinée, a mieux tiré son épingle du jeu, en raison d'améliorations variétales significatives en termes de coloris, de taille et de tenue des fleurs, et de rapport prix/taille favorable. D'autres plantes fleuries classiques, comme les kalanchoés, sont présentes toute l'année et ne connaissent pas d'évolution importante des quantités vendues.

La recherche d'une composition harmonisée, ton sur ton, entre végétaux et contenants est une tendance qui prend encore de l'ampleur cette année. Les coloris blanc, vert, vanille, bleu et prune sont en vogue.

Objectifs quantitatifs atteints

Les objectifs quantitatifs ont été atteints, voire même dépassés, par bon nombre de producteurs, et c'est déjà un motif de satisfaction inespéré en avril. Cependant, les prix n'ont pas été revalorisés, à quelques exceptions près, et le prix de vente moyen est en légère baisse.

Chez de nombreux producteurs, les serres se sont bien vidées, mais encore faut-il faire les comptes, car les mois de février et d'avril ont été coûteux en chauffage, le ralentissement des ventes au mois d'avril a généré une augmentation du nombre d'heures travaillées et les charges sont toujours à la hausse. Seul le calcul de la marge réelle dégagée pourra définitivement classer cette fête des Mères 2012 comme un millésime satisfaisant.

Brand Wagenaar

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