Login

Arbres. Le tour du monde en 429 taxons de chêne

Le chêne du Rocher Canon, dans la forêt de Fontainebleau, s'est développé sur un bloc de grès... Il ressemble un peu à un bonsaï.

Le CAUE 77 a proposé, le 31 mai dernier, de découvrir l'extrême diversité d'un genre aux potentialités ornementales sous-estimées : le chêne.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La 26e Arborencontre, organisée par le CAUE (conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement) de Seine-et-Marne, s'est déroulée le jeudi 31 mai au lycée agriculture-paysage Bougainville de Brie-Comte-Robert (77). Pour cette édition, Augustin Bonnardot, forestier arboriste au CAUE, a proposé un large tour d'horizon sur les chênes. Divers spécialistes sont venus pour aborder à la fois la botanique et la diversité du genre, sa culture en pépinière et en forêt, les pathologies majeures qui peuvent l'affecter. Une occasion rare, mais très enrichissante, aux dires des participants, de favoriser les échanges entre le monde de la forêt et celui de l'arboriculture ornementale et du paysage.

Avec Thierry Lamant, chercheur au conservatoire génétique des arbres forestiers de l'ONF/Inra d'Orléans et autour de son Guide illustré des chênes, il a été possible de découvrir l'extrême diversité du genre et sa large répartition géographique : 429 taxons, dont 234 en Amérique du Nord et en Amérique centrale (154 au Mexique), 156 en Asie et 39 en Europe. Un bon tour d'horizon qui a souligné les potentialités ornementales d'espèces encore peu connues en France. Bruno Roullier, propriétaire des Pépinières laurentaises, à Saint-Laurent-de-la-Plaine (Maine-et-Loire), et successeur des pépinières Bastard, a présenté les principales étapes de la culture du chêne sur son exploitation et la palette produite, une centaine d'espèces et de cultivars.

Beaucoup de ravageurs, mais peu actifs...

Éric Sevrin, directeur adjoint du CRPF (centre régional de la propriété forestière) Centre Île-de-France, s'est attaché à expliquer les différentes techniques de sylviculture du chêne sessile et du chêne pédonculé, en insistant sur les conditions les plus adaptées pour ces deux essences qui représentent 54 % des peuplements forestiers en Île-de-France.

Enfin, Pierre Aversenq, phytopathologue, responsable de la société Chlorophyl'Assistance et chroniqueur, a rappelé que si le cortège de parasites et de ravageurs des chênes s'avérait relativement important et diversifié, seul un petit nombre d'entre eux avait un impact grave pouvant entraîner les sujets atteints dans « une spirale de déclin ». Il a également souligné l'importance des facteurs abiotiques (sécheresses estivales, canicules, excès d'eau) et anthropiques (compaction des sols, travaux à proximité des systèmes racinaires, arrosage automatique) dans bon nombre de problèmes de dépérissement des chênes. L'après-midi, consacrée aux visites sur le terrain, a permis de découvrir le chêne de Presles, sur la propriété forestière Desbuquois, le plus gros de Seine-et-Marne avec ses 8 mètres de circonférence ; un exemple de sylviculture en Seine-et-Marne sur une parcelle privée, avec le concours du CRPF 77 ; et le chêne remarquable du Rocher Canon, un arbre « bonsaï », qui s'est développé sur un bloc de grès au coeur de la forêt de Fontainebleau. Ce chêne pédonculé a été mis à l'inventaire des arbres remarquables de Seine-et-Marne en 1997. Ce ne sont pas ses dimensions – 1,65 m de circonférence, 12 m d'envergure et 8 m de haut pour le houppier – qui lui confère son caractère remarquable, mais bien l'emplacement où il s'est développé.

Yaël Haddad

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement