Maladies fongiques. Un été à mildious pour les cultures florales
Qu'il s'agisse de productions horticoles ou d'espaces verts, la pression des agents infectieux est importante depuis la fin du mois d'avril.
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En avril et en mai, les températures moyennes journalières sont restées assez fraîches, ne permettant pas une expression rapide des symptômes. La phase d'incubation a probablement duré jusqu'à vingt jours environ en plein air. Mais depuis le mois de juin, même si les températures sont souvent restées cantonnées au-dessous des normales de saison, elles ont suffi au développement rapide des mildious. La sortie des taches peut avoir lieu cinq jours seulement après la contamination.
Des conditions favorables aux maladies fongiques
Les mildious (dont les phytophthoras) sont des maladies dont les agents infectieux sont classés parmi les oomycètes, c'est-à-dire des pathogènes proches des algues (straménopiles), très contaminants en présence d'eau (pluies fréquentes) et des températures comprises entre 15 et 22 °C. C'est dire si les conditions climatiques rencontrées depuis le printemps leur sont favorables ! Cette situation est d'ailleurs assez semblable à 2007 en termes de sporulations successives.
Les attaques sont devenues réellement signifiantes en juin à la faveur des pluies orageuses sur diverses plantes florales, par exemple, l'alysse saxatile en pépinière de plantes vivaces et l'impatiens hybride en massif et jardinière. Certains mildious sont encore en cours d'incubation et vont probablement manifester des symptômes dans les jours à venir. Lors d'un diagnostic, il convient de se méfier des risques de confusion avec d'autres maladies (par exemple, l'oïdium sur les astéracées, dont le duvet blanchâtre ne se limite pas à la face inférieure de la feuille comme le mildiou), car les fongicides efficaces ne sont pas les mêmes.
Les conditions météorologiques favorables aux mildious profitent également cet été à d'autres maladies fongiques, notamment les sclérotinioses (dahlia, chrysanthème...) et les rouilles (rouille blanche du chrysanthème...). Attention, la rouille blanche des crucifères (Albugo candida) est un oomycète proche des mildious dans la classification et non une rouille classique. Rechercher des pustules blanchâtres nacrées plus ou moins arrondies au revers des feuilles, auxquelles correspondent des taches jaunes à la face supérieure.
Surveillance et prophylaxie
Surveiller attentivement les plantes exposées aux mildious (Anemone, Antirrhinum, Arabis, Aster, Callistephus, Centaurea, Chrysanthemum, Cineraria, Dianthus, Gaillardia, Gerbera, Hebe, Helianthus, Helleborus, Helichrysum, Iberis, Myosotis, Nicotiana, Rudbeckia, Rosa, Salvia, Viola...), surtout les variétés sensibles. Mener une prophylaxie rigoureuse pour réduire le potentiel infectieux au niveau de chaque parcelle. Supprimer toute plante infectée dès détection, balayer les résidus organiques sur les bâches de culture et les tablettes. En cas de foyer, pulvériser un antiseptique autorisé pour la désinfection des structures. Distancer les plantes en pot et conteneur pour limiter le confinement et ventiler les abris lors des périodes ensoleillées. Pratiquer une fertilisation raisonnée. Les produits préventifs autorisés sont à base d'azoxystrobine, de cyazofamid ou de chlorothalonil + métalaxyl.
Jérôme Jullien
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