Lorsque les habitations ne sont pas raccordées au tout-à-l'égout, dans certaines zones rurales, les propriétaires doivent mettre en place un assainissement non collectif. La technique la plus courante est le système de la fosse septique toutes eaux, associée à des tranchées d'infiltration ou à un filtre à sable. Cette technique engendre souvent des problèmes de mauvaises odeurs, liées à la dégradation en milieu anaérobie (sans oxygène) des matières organiques et au colmatage des filtres. En outre, l'élimination des boues n'est pas simple. Depuis une quinzaine d'années, une autre technique s'est développée en France, à l'initiative du réseau Aquatiris (groupement de professionnels spécialisés). Elle consiste à utiliser des filtres plantés de végétaux qui permettent une phytoépuration des eaux usées. Les plantes aquatiques et les microorganismes associés à la rhizosphère améliorent la qualité de l'eau en dégradant les matières organiques en suspension.
Deux zones humides plantées
L'installation est constituée de deux bassins successifs étanches associés à une zone de rejet. Les filtres ne génèrent pas d'odeurs, ni de boues et permettent l'installation de deux zones humides plantées (la première de roseaux, la seconde de différentes plantes aquatiques), qui sur le plan esthétique s'intègrent aisément dans un jardin.
Jusque-là, ce type d'installation nécessitait une demande de dérogation auprès de la mairie, pas toujours facile à obtenir. Le 20 décembre 2011, le réseau Aquatiris a obtenu l'agrément officiel des ministères de l'Environnement et de la Santé pour son système « Jardi-assainissement Filtre Vertical + Filtre Horizontal pour cinq équivalents-habitants ». Il figure désormais sur la liste des dispositifs réglementaires. Une avancée qui permettra de développer ces systèmes, ainsi que la production des végétaux adaptés à ces filtres.
Yaël Haddad