Comme on le pressentait (voir les Lien horticole n° 778 du 7 décembre 2011 et n° 784 du 25 janvier 2012), les jardineries françaises ont terminé l'année sur une note positive. La Fédération nationale des métiers de la jardinerie (FNMJ), vient de publier quelques statistiques qui le confirment.
2011 meilleure que 2010 en jardinerie
« Avec une croissance du chiffre d'affaires en valeur de 4,9 % (à périmètre de magasins constant), 2011 s'est révélée meilleure que 2010 pour les jardineries adhérentes à la FNMJ », précise le syndicat. « Les craintes étaient pourtant importantes après une baisse très forte des achats pendant la saison, mais une fin d'année fructueuse a permis de conserver la réserve de croissance acquise pendant un printemps très précoce.
L'année aura donc été extrêmement atypique, avec une croissance uniquement hors saison. Cela se lit assez nettement dans le détail des produits, avec des ventes de plantes à massif (- 2,9 %) et de fleuristerie (- 1 %) en baisse, mais de fortes hausses dans les produits d'aménagement (+ 12,4 %), de loisir (+ 12,6 %) et de protection des plantes (+ 8,4 %, lutte biologique incluse). »
Les producteurs inégaux face à la croissance
Du côté de la production, « une minorité d'entreprises s'accapare toute la croissance sur le marché français de l'horticulture et des pépiniéristes », estime le cabinet d'analyses sectorielles britannique Plimsoll au terme d'une enquête auprès de 500 horticulteurs et pépiniéristes français. Parmi eux, un groupe de 205 entreprises sort du lot. « Sur le dernier exercice publié, ces sociétés ont augmenté leur chiffre d'affaires de 9 % et ont pris un peu plus le contrôle du marché », précise Plimsoll. Sur les deux derniers exercices, la croissance a été erratique, variant de 0 % il y a deux ans à 2 % l'année suivante.
Dans ce contexte, les 205 entreprises à forte croissance « ont réussi à se développer beaucoup plus vite ». Un groupe de « sociétés affectées » perd en moyenne 5 % de chiffre d'affaires, les 98 entreprises restantes réalisant une croissance de 2 %, c'est-à-dire la moyenne du marché. Appartenir à la catégorie des « affectés » ou des entreprises à forte croissance n'est toutefois pas corrélé au chiffre d'affaires (voir l'infographie ci-dessus).
David Pattison, auteur de l'étude, voit dans ces chiffres « la preuve que la croissance est capturée par un groupe d'entreprises très particulier. Le marché est clairement en train de changer. Les flux de revenus et de croissance considérés comme acquis par les entreprises il y a encore deux ans ont changé. Dans quelle direction va donc le marché ? Ces 205 entreprises à forte croissance semblent déjà avoir une idée sur la question. » Plimsoll, sans doute aussi, mais la réponse est à trouver dans les résultats détaillés que l'entreprise britannique commercialise au prix de 599 euros, avec une remise de 50 euros pour nos lecteurs...
Pascal Fayolle