Maladie Des buis tolérants au dépérissement

Des chercheurs américains ont étudié la sensibilité de différentes variétés de buis face aux attaques du champignon Cylindrocladium buxicola.

La North Carolina State University Cooperative Extension (1) a récemment publié une évaluation de la sensibilité de buis (Buxus spp.) au dépérissement dû au champignon Cylindrocladium buxicola (syn. C. pseudonaviculatum). La maladie, décrite en 1994 au Royaume-Uni où elle s'est largement répandue, s'est développée en Europe depuis 2004. Elle n'a été identifiée que fin 2011 en Amérique du Nord.Le dépérissement se traduit par l'apparition de taches claires entourées de brun rougeâtre sur les jeunes feuilles, qui évoluent vers le brun. Ces dernières se dessèchent et meurent. Outre une défoliation, un épuisement des rameaux peut être observé, avec l'apparition de stries brun foncé à noires sur les écorces. La maladie s'avère préjudiciable dans les parcs et jardins, et gagne la production en pépinière. Les infections répétées finissent par tuer les plantes affectées. La cylindrocladiose se développe rapidement à la faveur de températures douces (autour de 25° C) et d'une humidité sur les feuilles plusieurs heures d'affilée. Le champignon peut survivre à l'état de mycélium pendant des années dans les tissus végétaux en décomposition.

Génétique et densité de feuillageAu cours de l'été 2012, les chercheurs ont évalué vingt-trois variétés essentiellement ornementales de B. microphylla, B. sempervirens et B. sineca. Les résultats rappellent ceux obtenus par B. Henricot et al. (2) de la Royal Horticultural Society, à savoir que B. sinica var. insularis et B. sempervirens ‘Suffruticosa' se révèlent les plus sensibles à l'affaiblissement. En fait, toutes les variétés sempervirens ont été classées sensibles ou très sensibles, hormis ‘Dee Runk' et ‘Fastigiata'. La tolérance dépend en effet à la fois de la génétique et de la densité du feuillage. Neuf des vingt-trois variétés mises à l'essai ont été jugées « moyenne- ment tolérantes » à « tolérantes ». Celle qui l'a été le plus est B. microphylla var. japonica ‘Green Beauty'. Les chercheurs travaillent également sur des recommandations de fongicides que les producteurs pourraient utiliser pour prévenir l'infection. Les produits autorisés en France sont répertoriés dans la base E-phy pour l'usage « Arbres et arbustes d'ornement-Traitement des parties aériennes-Maladies diverses ».En 2012, les maladies du buis (C. buxicola mais aussi Volutella buxi, souvent associé) ont été signalées en Franche-Comté, Nord-Pas-de-Calais et Poitou-Charentes, en plus de Midi-Pyrénées, de l'Aquitaine, de la Bourgogne et du Centre (source : bilan national en surveillance biologique du territoire 2012 relatif aux zones non agricoles, rédigé par Gilbert Chauvel). « Les attaques étaient d'intensité assez importante pour Cylindrocladium, avec des défoliations plus ou moins sévères sur un nombre de sujets atteints qui progresse. »

(1) http://anla.org/docs/government%20relations/boxwood%20blight/NCSU_boxblight_tolerance.pdf(2) B. Henricot et al., 2008. Studies on the control of Cylindrocladium buxicola using fungicides and host resistance. Plant Disease n° 92, pp. 1273-1279.

Photo : Ces symptômes pourraient provenir d'une attaque de Cylindrocladium buxicola : dépérissement localisé ; taches foliaires arrondies, claires, auréolées de brun rougeâtre, devenant brun foncé ; rameaux défeuillés en fin d'attaque.

V.V.