Érable de Montpellier : méditerranéen à potentiel urbain
Adapté aux climats chauds et aux sols rocheux, l'érable de Montpellier résiste bien aux agressions. Son écologie le prédestine au contexte urbain.
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L'érable de Montpellier, Acer monspessulanum, exige une station chaude et sèche. C'est une essence commune en région méditerranéenne, hôte régulière de la chênaie blanche sur des sols superficiels ou caillouteux, montrant une adaptabilité comparable à celle du chêne pubescent. En contexte subméditerranéen, sa présence plus sporadique est liée à des affleurements de roches dures et fissurées, généralement calcaires. Il existe de très beaux sujets en Poitou-Charentes et plusieurs stations disjointes du reste de son aire sur des pentes ensoleillées de vallées allemandes proches du Rhin. Ses petites feuilles régulièrement trilobées de 3 à 6 cm, à lobes obtus, à long pétiole, sont vert foncé brillant dessus, plus pâles et mates dessous, parfois discrètement dentées, surtout les juvéniles.
Utilisation variable
Gracieux et compact, il forme une couronne arrondie en pleine lumière. L'extérieur de la ramure est très dense et fructifère. Dans les conditions les plus rudes, il peut rester buissonnant, alors qu'un confort hydrique ou édaphique lui confère un port arborescent petit ou moyen. Il culmine à 7 ou 10 m, voire 15 m. D'un bois très dur et lourd, il peut vivre plus de 150 ans et rejette facilement de souche. Son tronc souvent court lorsqu'il est isolé et en pleine lumière prend une forme plus élancée et tortueuse parmi d'autres arbres concurrents. Les rameaux clairs contrastent en hiver avec le tronc sombre. Le jeune feuillage débourre en avril, d'un vert frais, mêlé ou précédé de nombreuses fleurs vert jaune, en corymbes retombants. Les samares, colorées de rouge, sont formées de deux ailes parallèles. Le feuillage automnal tombe tardivement. Il prend des coloris somptueux, toutefois variables selon les aléas du climat et les caractéristiques du sol, allant du jaune au rouge, en passant par l'orange, voire le rose. Cet érable est très polyvalent en région chaude, où il est utilisé dans la formation de haies et de rideaux arbustifs. En climat plus froid, il est planté en cépée ou en tige, en petit groupe ou en isolé, dans n'importe quel sol bien drainé, assez aéré et pas trop acide. Son utilisation en bac et terrasse mérite attention. Il est d'ailleurs prisé par les amateurs de bonsaï. Il demande une lumière directe et de l'espace. Ses dimensions finales dépendent sensiblement du volume de sol colonisé par ses racines. Résistant bien aux agressions, il est concerné par un faible nombre de ravageurs et maladies.
Christophe Chambolle (*) et Valéry Malécot (**)
(*) Ingénieur conseil en horticulture et paysage. (**) Maître de conférences en botanique.
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