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Paysage : la filière veut voir fleurir le « made in France »

Selon des estimations de la FNPHP, environ les deux tiers des achats de végétaux des collectivités de l'Hexagone sont produits hors de notre territoire.

« Achetez vos végétaux chez vous, un point c'est tout. » Avec ce slogan, la FNPHP lance un pôle de réflexion et d'action pour le paysage visant à promouvoir les végétaux français sur les marchés publics.

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Le débat n'est pas nouveau, mais cette fois, la FNPHP (Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières) et plusieurs producteurs français, en particulier des pépiniéristes, tirent la sonnette d'alarme : environ les deux tiers des achats de végétaux des collectivités de l'Hexagone sont produits hors de notre territoire. La fédération a donc réagi, « soucieuse de promouvoir la diversité dans les palettes végétales, de préserver l'originalité et l'indépendance de la création paysagère française, qui fait partie de notre culture, consciente également que les pépiniéristes et les horticulteurs peuvent participer au nécessaire redressement économique en redevenant les fournisseurs des collectivités », comme l'a déclaré sa présidente, Dominique Boutillon, à l'occasion d'une conférence de presse qui a eu lieu dans le cadre du dernier Salon du végétal d'Angers.

Lancer une étude de marché pour affiner les chiffres

C'est le 13 décembre dernier que l'idée de mettre sur pied un pôle de réflexion et d'action pour le paysage a été entérinée. Sa coordination est assurée par Michel Le Borgne, pépiniériste dans le Nord. La fédération a ensuite, le 29 janvier, invité les producteurs à se mettre autour d'une table pour constituer une « fabrique du paysage, un réseau de réflexion, de propositions, de lobbying et d'actions ». La fédération veut agir vite car « bien qu'elle ait encore des structures de production solides, dont les produits correspondent aux exigences du marché actuel, la production française de végétaux pour le paysage a besoin de vite retrouver la faveur des acheteurs publics et privés, au risque sinon de s'atomiser encore plus et de ne plus être facteur de propositions commerciales intéressantes pour l'aval de la filière », a précisé sa présidente. L'action du pôle de réflexion devrait se situer à quatre niveaux. Le premier souci est « d'affiner les chiffres, de sonder les opinions et de les faire parler, avec l'aide de Val'hor, dont c'est l'une des attributions ». Une étude de marché doit donc être lancée pour « préciser le niveau d'intervention des pépinières françaises sur leur marché, l'image de marque qu'elles véhiculent dans la filière et définir les conditions de localisation d'un maximum de production sur le territoire national ». Parallèlement, les producteurs demandent à leurs clients et partenaires d'ouvrir le débat « marché ». Car « s'ils fixent eux-mêmes leurs exigences en matière de plantes et de prix dans le cadre d'un marché non réglementé, les investissements en matière de plantes et de paysage font appel majoritairement à de l'argent public, par définition généré par la création de richesse en France et qui n'est pas destiné, quand c'est possible, à soutenir d'autres secteurs ». La FNPHP veut expliquer le métier de ses adhérents, négocier avec les clients pour mieux répondre à leurs exigences et les sensibiliser à l'impact de leurs pratiques d'achat sur le développement de la filière…

Autre acteur vers lequel les producteurs veulent se tourner : le fleurissement. En symbiose avec le CNVVF (Conseil national des villes et villages fleuris), les producteurs veulent « s'inscrire dans les concours départementaux, régionaux et nationaux de fleurissement pour proposer leur expertise et donner au végétal toute sa place dans la cité verte au service du citoyen ». Enfin, les producteurs veulent aussi entamer le dialogue avec le monde de la conception, là aussi pour mieux répondre à ses attentes et ne plus avoir à « détruire des végétaux au bout de cycles de production très longs dans certains cas ». La fédération reconnaît qu'aujourd'hui la rencontre entre producteurs et concepteurs ne se fait pas, et que cet éloignement est en partie responsable des achats à l'étranger. Elle affirme sa volonté d'être le « moteur du renouveau des gammes végétales produites en France ». « Définir au mieux la production territoriale et européenne de végétaux et cerner l'activité des acteurs de la filière “paysage”, connaître les exigences de ses clients pour établir de nouveaux processus de production et de commercialisation, rencontrer les concepteurs pour construire ensemble les palettes végétales d'après-demain… voilà des objectifs que les producteurs motivés et regroupés au coeur de ce pôle d'action de la FNPHP veulent atteindre », a conclu Dominique Boutillon.

Pascal Fayolle

Pour ne plus voir ça, il faut... Des arbres arrachés et détruits en pépinière, une situation que l'on rencontre encore trop souvent.

... se tourner vers le fleurissement En symbiose avec le CNVVF, les producteurs souhaitent « s'inscrire dans les concours pour proposer leur expertise ».

...et les marchés publics et privés La production française de végétaux pour le paysage veut retrouver la faveur des acheteurs publics et privés.

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