Les petits arbres sont taillés pour les jardins urbains
Les jardins du XXIe siècle, qu'ils soient privés ou publics, ont un point commun : pression foncière aidant, ils sont de plus en plus petits. Ils peuvent toutefois accueillir des arbres, à condition de choisir des espèces qui ont un petit développement. Et en la matière, particuliers et professionnels doivent (re)découvrir la palette des sujets de faible encombrement qui reste aujourd'hui encore méconnue...
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Dans le contexte d'une politique de développement durable des villes, la tendance est à la densification du tissu urbain. Malgré le désir d'augmenter la présence de végétal, le constat est fait que la place disponible pour planter des végétaux de grandes dimensions, tant sur les trottoirs que dans les jardins privatifs manque. Afin d'éviter le recours à des tailles sévères pour tenter vainement de contenir le volume devenu trop imposant des grands arbres arrivés à l'âge adulte - un choix inapproprié car dommageable pour l'esthétique, la santé et la sécurité des sujets -, il est préférable de se tourner vers la palette des petits arbres, plus diversifiée qu'il n'y paraît. Le plus souvent, on considère que les petits arbres sont ceux dont la taille adulte est inférieure à une dizaine de mètres en hauteur. Pour les botanistes, les arbres sont des végétaux ligneux à tige simple et nue pouvant dépasser 7 m de hauteur à maturité, ce qui les distingue des arbustes qui n'atteignent pas les 7 m. Mais d'aucuns considèrent que certains arbustes acrotones, dont les rameaux développent leurs ramifications dans la partie supérieure des rameaux de l'année précédente, peuvent aussi être considérés et utilisés comme des petits arbres dans les aménagements. C'est le cas par exemple du Lagerstroemia. Jac Boutaud, propriétaire de l'Arboretum de la Petite Loiterie, à Monthodon (37) et formateur spécialisé sur la gestion des arbres et des arbustes, souligne que la hauteur du sujet à l'âge adulte n'est pas le seul critère à retenir. « La prise en compte de la largeur est tout aussi primordiale. Car bien souvent lorsque l'on ne dispose que d'un espace restreint en hauteur, il en est de même pour la largeur. Un arbre de 8 m de haut mais possédant un houppier de 15 m de large, comme c'est le cas par exemple du mûrier platane, est bien plus "encombrant" qu'un sujet qui pourrait atteindre les 10 à 12 m avec une forme étroite ne dépassant pas 3 à 4 m. »
Les formes boules ou fastigiées sont à utiliser avec précaution, car contrairement à ce que la plupart des gens imaginent ce sont des formes qui peuvent s'élargir avec le temps. Un Catalpa boule prendra le même volume à l'âge adulte qu'un Catalpa « normal », juste avec un tronc moins haut. Un charme pyramidal est plus large que haut au stade adulte ! Or avec ces formes boules, pyramidales ou fastigiées, on se retrouve dans l'impossibilité de réaliser une remontée de couronne ou des tailles de recalibrage du volume sans déstructurer l'architecture globale du sujet. Les indications sur la largeur du houppier sont malheureusement peu présentes dans la plupart des bases de données. C'est toutefois l'un des éléments que l'on peut trouver dans VégéBase, élaborée par Plante & Cité.
Critères pour choisir le bon sujet
La plantation d'un arbre représente un engagement sur le long terme avec un impact sur le paysage, la mise en valeur d'un lieu et les coûts d'entretien du site. Le choix de l'essence doit par conséquent être bien réfléchi. Le premier niveau de sélection doit concerner des espèces adaptées au climat et au sol locaux. Une étape indispensable pour permettre au sujet de se développer dans de bonnes conditions et pour limiter les surcoûts de gestion engendrés par l'apparition de problèmes sanitaires ou mécaniques pouvant être liés à un affaiblissement de l'arbre non installé dans son aire de prédilection. Le deuxième filtre concerne le volume disponible non seulement pour le houppier adulte, mais également pour le système racinaire. Les critères esthétiques (port, couleur de feuillage, floraison...) et l'adaptation aux contraintes locales et à l'usage du lieu d'implantation doivent constituer les dernières phases permettant d'aboutir à des essences vraiment adaptées aux besoins et aux caractéristiques du site de plantation.
Yaël Haddad
Aralia elata, une essence qui reste originale et offre des feuilles violettes à l'automne.
Cotoneaster lacteus est un classique qui mérite d'être revisité. Il présente un port souple et des fruits rouges en hiver.
Phyllyrea latifoli offre une floraison plutôt discrète mais parfumée.
Carpinus betulus 'Frans Fontaine' ne s'étale pas en largeur, contrairement à 'Fastigiata'.
Les conifères présentent aussi des pépites de petits arbres d'ornement, comme Abies koreana doté de fructifications bleutées.
Cytisus batandieri se pare d'une floraison jaune en grappe dont l'odeur évoque l'ananas.
Cercis canadensis 'Forest Pansy' propose une belle floraison rose et un feuillage rouge vif.
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