Arbres La SNHF au pays des racines

Déclinaison du colloque scientifique annuel de la SNHF (Société nationale d'horticulture de France) qui s'est déroulé le 25 mai à Paris sur le thème « Alliance au pays des racines », la journée de conférences du 31 janvier a été organisée dans le Nord en partenariat avec l'EPL (établissement public local) des Flandres et plus particulièrement le lycée horticole de Lomme.

Des cellules protectrices

La première partie de la journée a été consacrée aux connaissances autour des racines et du sol avec l'intervention de Maïté Vicré-Gibouin, enseignante chercheuse à l'université de Rouen, qui a fait part d'une découverte relativement récente : l'existence de cellules bordantes produites par la coiffe racinaire qui sécrètent des exsudats à l'origine de la création de la rhizosphère. Ces cellules jouent un rôle primordial d'interface entre la racine et le sol, non seulement sur le plan mécanique, en créant une barrière physique, mais aussi en intervenant activement dans la défense des racines contre les stress abiotiques et biotiques. Elles sont très impliquées dans la protection contre les pathogènes et sont à même de fabriquer des molécules anti-microbiennes.

L'importance de la face cachée des arbres

Hervé Fourrier, enseignant chercheur du groupe ISA Lille, a souligné quant à lui la grande diversité des sols de la région Nord-Pas-de-Calais et a rappelé l'intérêt de cette information et de la gestion du niveau de pollution par des éléments-traces métalliques (ETM) dans le domaine de la production.

François Gheysen, du bureau d'études Sol Paysage, a centré son intervention sur la caractérisation des sols urbains, des milieux souvent hétérogènes et remaniés qui doivent pourtant servir de support au sens milieu de vie propice au développement pour les plantations d'ornement. Il a rappelé les principaux critères à prendre en compte pour disposer d'un sol adapté aux besoins des végétaux (aération, alimentation en eau, disponibilité en éléments nutritifs, volume de prospection racinaire). Pour cela, cinq clés majeures de détermination peuvent être utilisées : porosité ou compacité, pH, disponibilité en eau, risque d'engorgement, profondeur du sol. La seconde partie de cette rencontre s'est intéressée aux retours d'expériences. Les premières qui ont été menées ont traité de la réaction des plantes face aux polluants inorganiques et de la question des sols dégradés (cas de la zone de Metaleurop).

Enfin, François Freytet, responsable du patrimoine arboré de Lille, a retracé l'importance des racines (la face cachée des arbres). Un sujet difficile à appréhender en milieu urbain du fait de l'imperméabilisation des surfaces et de l'encombrement du sous-sol. Un exposé très pédagogique émaillé d'exemples concrets sur ce qu'il faut faire et ne pas faire pour prendre en considération et mieux protéger le système racinaire des arbres.

Yaël Haddad