Paysage Des chênes qui ont un parfum d'antan
À Noisy-le-Grand, près de Paris, l'entreprise Lelièvre vient de planter deux arbres immenses dans le cadre de la réhabilitation d'un centre de loisirs.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Le 21 mars dernier, la ville de Noisyle-Grand (93) était sur le qui-vive. Elle s'apprêtait à accueillir une plantation exceptionnelle : celle de deux chênes de près de 20 m de hauteur qui ont pris place dans le cadre de la réhabilitation d'un centre de loisirs, la Ferme du clos Saint-Vincent. Objectif de la ville : planter ces arbres pour symboliser la renaissance du site, – remis aux normes pour accueillir du jeune public –, grâce à la mise en oeuvre de « végétaux d'antan », le genre Quercus faisant partie de la flore spontanée des lieux. Un choix qui s'est arrêté au symbole, puisque les deux espèces retenues sont, elles, exotiques : il s'agit de Quercus palustris et rubra. Le plus gros sujet planté, Quercus palustris, mesure près de 20 m, pour une largeur de couronne de 3,8 m et un poids à la plantation de 25 t environ... Son « petit » cousin, Quercus rubra, mesure pour sa part 17 m de hauteur, pour une couronne de 3,20 m de diamètre et une circonférence du tronc de 1,04 m ! C'est l'entreprise du paysage Lelièvre, basée à Brysur-Marne (94), qui a effectué cette plantation. « Elle a nécessité un important travail de préparation en amont, précise Stéphane Lelièvre, le dirigeant. Des réunions ont par exemple été organisées pour savoir qui serait responsable de chacune des opérations sur le chantier. »
Un ancrage au sol et des haubans aériens
Acheminés avant l'aube le jour de la plantation, les mastodontes, fournis par la pépinière Arbor, ont été mis en place à l'aide d'une grue capable de soulever 25 t jusqu'à 25 m de distance. Les fosses de plantation, d'environ 110 m3 chacune, avaient été préparées à l'avance sur des surfaces de 6 x 6 m. Au fond, à 2 m sous le niveau fini, des longrines de béton formant un carré de 4 m ont été coulées. Ferraillées, ces longrines de 30 cm de section dans les deux sens sont équipées de crochets qui ont permis d'ancrer la motte. Par ailleurs, des cubes de béton de 50 cm de côté ont été enterrés à une profondeur de 50 cm du niveau fini à l'extérieur des fosses pour permettre de fixer trois haubans. Les chênes sont donc maintenus en place à la fois par un sanglage souterrain et par un haubanage aérien. Un triangle de bastaings de bois a été installé au centre pour supporter la base de la motte. La grue a placé les arbres dans les fosses en passant au-dessus des arbres de la rue, puis les fosses ont été comblées. Les 80 cm du fond ont été remplis d'un mélange de 45 % de terre de bruyère, 35 % de terre végétale, 10 % de sable de Loire et 10 % de pouzzolane. La surface de 1,2 m a reçu un mélange de 50 % de terre de bruyère, 40 % de terre végétale et 10 % de sable de Loire.
Stéphane Lelièvre estime qu'il faudra au moins cinq ans pour que la reprise de ces arbres soit garantie. Et, pour lui, ils ne devraient pas beaucoup se développer car « ils ont presque atteint leur taille adulte »...
Pascal Fayolle
www.lienhorticole.fr Retrouvez l'opération de plantation en rubrique Photos&Vidéos.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :