Le tableau de bord de la filière
Pour la première fois, le Lien horticole rassemble dans un seul dossier les principales statistiques connues de la filière horticole dans son ensemble, de la production à la distribution en passant par le paysage. Un exercice qui met en exergue les forces et les faiblesses du secteur...
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Ce sont des chiffres que l'on utilise régulièrement. Que l'on ressort à l'occasion d'événements, d'analyses, d'articles portant sur tel ou tel aspect d'une des familles de la filière mais que nous n'avions jamais rassemblés dans un même numéro : c'est chose faite à l'occasion de ce dernier numéro de l'année 2013. Vous trouverez dans les pages qui suivent les principaux indicateurs de la profession. Combien d'entreprises ? Qui réalise quel chiffre d'affaires ? Pour quelle activité ? Et vers quels clients ?
Ces statistiques, Dominique Douard, président de Val'hor, aime les rappeler. Il l'a encore fait récemment à l'occasion du Salon des maires, à Paris, alors qu'avait lieu la dernière étape du Tour Cité Verte, devant des élus et des techniciens : la filière horticole, c'est environ 50 000 entreprises (4 500 entreprises de production, 28 000 du paysage, près de 15 000 fleuristes...), environ 160 000 emplois (plus de 22 000 en production, plus de 92 000 dans les entreprises du paysage, etc.), pour un chiffre d'affaires en végétaux de plus de 3 milliards d'euros, et un chiffre total du marché du jardin et du paysage de plus de 15 milliards d'euros (plus de 5 pour les entreprises du paysage, plus de 7 pour le marché du jardin...). Les trois pages qui suivent rappellent de manière synthétique les principales clés de répartition de ces chiffres, essentiellement extraites du dernier rapport sur notre filière de FranceAgriMer, mais aussi de diverses sources comme Promojardin.
Des activités que l'on ne sait pas toujours chiffrer
Certains chiffres seront certainement soumis à caution et les données rassemblées par France-AgriMer ne tiennent pas compte de pans entiers de notre secteur d'activité, comme les services des espaces verts des collectivités, qui emploient aujourd'hui quelque 85 000 salariés, principalement pour l'entretien et la création du cadre de vie des villes de plus de 5 000 habitants, mais aussi pour la production d'une grande partie des végétaux utilisés par les municipalités, des quantités que personne ne semble aujourd'hui pouvoir chiffrer. En tenant compte de ce secteur public, ce sont donc près de 250 000 emplois qui touchent directement au marché du jardin et plus ou moins directement au végétal.
Qu'importe, notre dossier permet de mettre en évidence l'érosion du nombre d'horticulteurs en France et, fait nouveau depuis quelques années, l'érosion du chiffre d'affaires que ces professionnels réalisent. Jusqu'ici, on assistait surtout à une concentration de l'activité chez un nombre plus restreint d'opérateurs, un phénomène qui s'observe depuis plus de trente ans dans tous les secteurs agricoles, voire dans tous les secteurs de production en général. Désormais, la perte du nombre d'opérateurs s'accompagne d'une perte de richesse créée et d'une érosion de l'emploi.
En aval de la production, dans les secteurs des aménagements paysagers et de la distribution du monde du jardin, le nombre d'opérateurs s'est au contraire considérablement étendu. C'est particulièrement vrai du côté des entreprises du paysage, que la création du statut des services à la personne a largement fait décoller. Et si ces établissements ne consomment « que » 13 % des végétaux produits, - le reste des prestations de création de jardin portant sur des revêtements de sol ou des équipements -, il faut souligner que la moitié du chiffre d'affaires du paysage consiste à entretenir des jardins, donc des végétaux (tailles de haies, tonte de pelouses, etc.).
Un travail à pérenniser dans les prochaines années
Du côté du commerce, on constate que les enseignes de jardinerie ont beaucoup étendu leur maillage des principales villes et zones de chalandise exploitables de France. Même si ce maillage s'est fait en partie au prix de la disparition des graineteries et de certains magasins de proximité, ce développement témoigne de la bonne santé du secteur du jardin.
Globalement, on sait que le marché est très influencé par la météo. 2013 apparaît comme une année noire, avec en particulier, un printemps innommable. Mais jusqu'ici, nous avions été plutôt épargnés par les aléas économiques. Cette situation perdurera-t-elle ? C'est en poursuivant ce travail d'observation et de compilation des statistiques que nous le saurons. Nous vous donnons donc rendez-vous désormais dans chaque dernier numéro de l'année pour un tableau de bord qui, dans le meilleur des mondes, témoignera d'une excellente tenue du marché du jardin et d'une reconquête du marché du végétal par les entreprises hexagonales. Alors que l'année se termine et que la période des voeux s'annonce, il est de bon ton de se montrer résolument optimistes...
Pascal Fayolle
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